Malgré sa croisade contre l'inflation, la Chine relève les prix des carburants

Les prix des carburants en Chine ont augmenté de 5,8% jeudi matin, avec la réduction des subventions gouvernementales. Une décision motivée par l'envolée des cours du pétrole mais qui intervient dans un contexte délicat pour le gouvernement, qui cherche par tous les moyens à lutter contre l'inflation galopante, source d'instabilité sociale.
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Alors que l'ex-Empire du Milieu fait une priorité de la lutte contre l'inflation, source de tensions sociales, le gouvernement chinois a annoncé jeudi la baisse des aides aux carburants, ce qui revient à augmenter mécaniquement les prix de l'essence... et donc faire pression sur ces derniers.

A partir de ce jeudi matin, les tarifs à la pompe augmentent en Chine de 5,8%, soit une hausse de 0,37 yuan par litre d'essence (500 yuans par tonne) et de 0,34 yuan pour le diesel (400 yuans). Il s'agit de la deuxième augmentation des prix des carburants de l'année, après une hausse de 4,6% le 20 février.

En cause : l'envolée des cours du baril de pétrole sur les marchés internationaux et leur écart de plus en plus important avec les prix des carburants sur le marché chinois.

Le gouvernement chinois marche donc sur des ?ufs. L'annonce, mardi, par la Banque centrale de Chine, d'un relèvement des taux d'intérêt pour lutter contre l'inflation, a laissé craindre la publication le 15 avril d'un indice des prix à la consommation plus élevé qu'attendu pour mars. La hausse des prix a atteint 4,9% en février, comme en janvier, et les économistes s'attendent à ce qu'elle ait accéléré à 5,1% en mars, ce qui constituerait un plus haut de vingt-huit mois.

Selon le quotidien chinois Xinhua, le gouvernement, soucieux de ne pas jeter de l'huile sur le feu de la contestation sociale, va allouer des subventions aux paysans, aux pêcheurs, aux chauffeurs de taxi et aux systèmes de transport public urbain pour les aider à compenser la majoration des prix des carburants. Pour Gordon Kwan, le directeur régional de la recherche énergétique de Mirae Asset Securities, à Hong Honk, la Chine n'a pas eu le choix : "cette décision relève de l'automutilation, alors que le gouvernement est en pleine campagne contre l'inflation".

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