le G20 met sous surveillance sept pays

Un accord permet désormais de surveiller de plus près les efforts des six premières puissances mondiales et de l'Inde pourv réduire les déséquilibres qu'ils génèrent pour l'économie mondiale. Un autre chantier a été ouvert, celui des flux de capitaux. Le FMI a reconnu que les afflux massifs vers les pays émergents pouvaient alimenter l'inflation.
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La réunion ministérielle du G20 est parvenue à Washington à un accord permettant de surveiller de près les efforts de sept grands pays pour réduire les déséquilibres qu'ils génèrent pour l'économie mondiale. Les sept pays visés sont les six premières puissances mondiales (Allemagne, Etats-Unis, Chine France, Japon, Royaume-Uni) et l?Inde. "C'était une réunion du G20 très apaisée, très constructive", a commenté Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France. L?idée est de se pencher sur l'évolution, depuis 1990, et sur les projections jusqu'en 2015, de plusieurs indicateurs, comme les finances publiques, la balance extérieure ou l?épargne et la dette privée.
Cet accord s?inscrit dans la déclaration du sommet du G20 de Pittsburg de 2009 qui prôna une croissance mondiale « forte, durable et équilibrée ». Le G20 se donne ainsi la possibilité d?émettre des « recommandations » aux grandes puissances, comme la nécessité pour les Etats-Unis de réduire leurs déficits ou l?intérêt pour la Chine de faire basculer leur économie fondée sur les exportations vers un modèle de croissance davantage tournée vers la demande intérieure.
Le G20 a également ouvert un nouveau chantier sur les flux de capitaux au sein du système monétaire international. Les pays émergents, inquiets des conséquences inflationnistes d?un afflux de capitaux chez eux, souhaitent un contrôle accru des pays qui augmentent leur masse monétaire, Etats-Unis et Japon.
La question des flux de capitaux a également été c?ur des discussions de la réunion semestrielle du FMI qui s?est tenue ce même week-end. L?institution internationale s?est employée à ménager à la fois les pays industrialisés et leurs déficits et les pays émergents et leurs excédents et leur inflation.
Le FMI a notamment admis la gravité des flux massifs de capitaux à des fins spéculatives vers les pays émergents qui alimentent l?inflation. Toutefois, l?idée d?un encadrement de ces flux n?est pas retenue, ni même celle, défendue par la France, d?une taxe sur les transactions financières. Ballotté entre des pays avancés endettés et aux taux d?intérêt bas et les pays émergents exposés au risque de surchauffe et à l?inflation, la tâche du FMI n?est pas facile. « C?est l?un des moments les plus difficiles, l?un des plus complexes que j?ai eu à vivre », reconnaît Angel Gurria, secrétaire général de l?OCDE.
Dans ce contexte, le FMI n?a pas hésité à rappeler à l?ordre les Etats-Unis en mettant clairement en doute sa capacité à réduire de moitié son déficit budgétaire. Une première pour l?institution, dont un tiers du budget est financé par les Etats-Unis. Les choses changent.

 

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