L'afflux d'immigrés pourrait pousser la France à suspendre les accords de Schengen

Le gouvernement français envisage sérieusement de demander la suspension provisoire des accords européens de libre circulation de Schengen pour faire face à l'afflux d'immigrants clandestins en provenance de Libye et de Tunisie.
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Nicolas Sarkozy annoncera-t-il mardi lors de sa rencontre avec Silvio Berlusconi que la France n'entend plus - du moins provisoirement - respecter les accords de Schengen ? Pour l'heure, la décision n'est pas prise. Mais, selon une source élyséenne, la gouvernance de Schengen est jugée "déficiente" par le Président français. "Ce qu'il nous semble, c'est qu'il faut réfléchir à un mécanisme qui permette, lorsqu'il y a une défaillance systémique à une frontière extérieure de l'UE, d'intervenir en prévoyant une suspension provisoire, le temps que la défaillance soit réglée" explique ainsi un membre de la Présidence interrogé par l'agence Reuters.

Berlusconi et Sarkozy s'entretiendront du sujet ce mardi

Les bouleversements en Afrique du Nord, principalement en Tunisie et en Libye, ont entraîné l'arrivée en Italie de nombreux immigrés clandestins de ces pays qui, une fois dans l'espace Schengen, peuvent se rendre dans les 24 autres pays européens qui en sont membres. Un vrai souci pour Paris. A l'Elysée, on souligne donc que Nicolas Sarkozy évoquera ce sujet mardi avec le président du Conseil italien. Le président français souhaiterait, dit-on à l'Elysée,  que la France et l'Italie prennent ensemble, comme elles l'ont déjà fait en 2009, une initiative commune à Bruxelles.

L'objectif de cette initiative sera notamment d'obtenir une coopération effective des pays du Sud contre l'immigration illégale mais également un renforcement des mécanismes européens de Schengen. Ce renforcement passerait notamment par une modernisation du cadre européen de l'asile, un renforcement de l'agence Frontex qui organise des patrouilles communes aux frontières extérieures de l'UE et l'instauration d'une sorte de clause de sauvegarde, précise la présidence française.

Il existe déjà une clause de suspension des accords de Schengen

"Schengen est soumis à des difficultés", explique-t-on à l'Elysée. "Nous pensons qu'il faut aller jusqu'à, en dernière extrémité, une clause de suspension en cas de nécessité." Cette clause existe déjà mais elle est d'application très limitée, à la fois dans le temps et géographiquement. De plus elle n'est prévue que pour répondre à des événements de nature exceptionnelle. La France y a déjà fait appel en 2004 pour les cérémonies du 60 anniversaire du débarquement allié en Normandie et en 2007 après les attentats de Londres. Paris reconnaît que les discussions sur le renforcement de l'efficacité des mécanismes de Schengen, qui devront être conduites à 27, prendront du temps. 

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