Londres et Shanghai pourraient avoir les pieds dans l'eau d'ici la fin du siècle

Par latribune.fr  |   |  342  mots
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L'accélération du réchauffement climatique pourrait se traduire, d'ici 2110, par une augmentation bien supérieure du niveau des océans que ne le prévoyaient jusqu'alors les scientifiques. Selon les calculs de l'Arctic Monitoring and Assessment Programme, cette montée des eaux toucherait les côtes de Floride et du Bengladesh mais aussi de grandes métropoles comme Shanghai ou Londres.

"Le niveau mondial des océans devrait s'élever entre 0,9 et 1,6 m d'ici 2100, et la fonte des glaces dans les glaciers de l'Arctique, la banquise et la calotte glaciaire du Groenland jouera un grand rôle". Si lelles confirment, les nouvelles projections de l'Arctic Monitoring and Assessment Programme (AMAP) quant aux effets du réchauffement climatique ont de quoi faire froid dans le dos. Selon la base des calculs de ses experts, la montée des eaux concernerait des milliers de kilomètres de territoires côtiers, du Bangladesh à la Floride, seraient menacés, de même que les îles sans relief du Pacifique mais aussi des villes comme Londres ou Shanghai.

"Les six dernières années (ndlr, jusqu'à 2010) ont constitué la période la plus chaude jamais enregistrée dans l'Arctique", note l'AMAP, groupe basé à Oslo et soutenu par le Conseil de l'Arctique. De 2003 à 2008, on estime à 3 mm l'élévation annuelle du niveau des océans. La fonte des glaces dans les régions du pôle Nord l'explique à 40%, précise l'AMAP. Ce rapport devrait être discuté le 12 mai prochain lorsque les ministres des Affaires étrangères des huit pays membres du Conseil de l'Arctique (Etats-Unis, Russie, Canada, Suède, Finlande, Danemark, Norvège et Islande) se réuniront au Groenland.

"Un signal de plus" s'alarme la commissaire européen au Climat

Dans son dernier grand rapport, en 2007, le Groupe intergouvernemental d'experts sur le changement climatique (GIEC), institué par l'Onu, a évalué entre 18 et 59 cm le relèvement du niveau des océans d'ici 2100. "Il est préoccupant que les travaux scientifiques les plus récents montrent une augmentation du niveau des océans bien plus importante que ce que nous anticipions jusque-là", a réagi la commissaire européenne au Climat, Connie Hedegaard.

"Cette étude est un signal de plus quant à l'urgence qu'il y a de traiter la question du changement climatique, même si cette urgence n'est pas toujours évidente dans le débat public ou dans le rythme des négociations internationales", a ajouté la commissaire danoise.