L'Italie "peut mieux faire", selon l'OCDE

Un nouveau rapport de l'OCDE souligne la reprise de l'économie italienne, dont la croissance devrait atteindre 1,2% en 2011. Mais des efforts supplémentaires pourraient être nécessaires pour renforcer la reprise. L'OCDE préconise de nouvelles réformes structurelles approfondies et la poursuite de l'assainissement des finances publiques.
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L'économie de la Péninsule reprend des couleurs, mais n'est pas tirée d'affaire pour autant. Pour preuve, l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), qui tablait en novembre dernier sur une croissance de 1,3% pour 2011, a revu son estimation à la baisse et prévoit une augmentation du PIB de 1,2%. Dans son étude économique sur l'Italie, présentée ce lundi à Milan par le secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurria, et le ministre italien de l'Economie et des Finances, Giulio Tremonti, l'OCDE estime que "l'économie italienne est en train de sortir de la profonde récession déclenchée par la crise mondiale, et semble devoir s'orienter vers une reprise progressive".

Mais inutile de crier victoire pour autant. "Nous ne devons pas sous-estimer la tache qu'il reste à accomplir", précise Angel Gurria dans sa présentation. "La vigueur de cette reprise est incertaine. L'Italie doit prendre des mesures supplémentaires pour rendre la croissance plus robuste et augmenter sa résilience aux chocs futurs". Un "peut mieux faire", en somme, qui dépend, selon l'OCDE, de la capacité du gouvernement italien à mettre en place de nouvelles réformes structurelles et un assainissement supplémentaire des finances publiques.

L'objectif de réduire les déficits publics à 3% du PIB en 2012 jugé "réalisable"

Au chapitre des bons points, l'OCDE souligne les progrès effectués dans la politique budgétaire. Grâce à une cure d'austérité de 25 milliards d'euros adoptée à l'été 2010, l'organisation constate que l'Italie est maintenant dotée d'un "cadre satisfaisant pour planifier les dépenses et les recettes globales sur une période de trois ans." L'objectif affiché par le gouvernement italien de diminuer les déficits publics à hauteur de 3% du PIB en 2012 (contre 4,5% en 2010) pour se conformer aux directives européennes, semble "réalisable". A une condition toutefois : "mener à bien les mesures prévues de restriction des dépenses".

Le ministre italien des Finances, Giulio Tremonti, peut donc voir dans l'analyse de l'OCDE une quasi-validation de sa politique économique. Mi-avril, le gouvernement a lancé un vaste "Plan national de réformes" qui prévoit notamment une réforme fiscale, des aides à la recherche, une administration simplifiée ou l'accélération de la mise en chantier d'infrastructures. "Insuffisant", pour le patronat italien, pour le coup partiellement rejoint par l'OCDE qui indique que le pays devrait poursuivre, si ces mesures s'avéraient insuffisantes, par "des mesures d'élargissement de l'assiette fiscale".

Dans les points à améliorer, l'OCDE incite la botte italienne à achever la libéralisation en cours du secteur des services, et d'envisager "d'étendre ce processus à d'autres domaines, notamment les transports et les services locaux". La délicate réforme de l'enseignement supérieur, qui prévoit d'améliorer la gouvernance des universités publiques, devra être, selon l'OCDE, complétée par un relèvement progressif des droits de scolarité. Un sujet qui fait polémique en Italie...

L'OCDE préconise également, dans le domaine des politiques environnementales, "d'envisager" la privatisation de certains services locaux et de "recentrer" les actions sur "la mise au point de méthodes économiquement efficientes", donc qui ne sous-tendent pas des coûts supplémentaires pour l'Etat. Après la cure d'austérité drastique de l'été 2010 et celle annoncée par le gouvernement mi-avril, l'OCDE en rajoute une nouvelle couche. Même si l'Italie ne fait pas partie des "Pigs" (Portugal, Irlande, Grèce, Espagne), ces pays fragiles économiquement, sa dette publique abyssale (120% du PIB en 2010, soit 1843 milliards d'euros) fait de l'Italie le troisième pays le plus endetté du monde, donc l'un de ceux pour lesquels la rigueur est indispensable.

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