Le climat des affaires allemand reste positif

Bon signe pour l'économie allemande, après avoir confirmé la croissance de son PIB, l'indice Ifo du climat des affaires de mai publié ce mardi ressort meilleur que prévu.
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La croissance de l'économie allemande a atteint 1,5% au premier trimestre grâce à une solide demande nationale, selon des statistiques définitives publiées mardi, confirmant ainsi que la première économie de la zone a connu un excellent début d'année.

De son côté, l'indice Ifo du climat des affaires, resté inchangé en mai alors que les analystes l'attendaient en recul, signale que l'Allemagne pourrait poursuivre son embellie plus longtemps que prévu avant de ralentir.

L'Office fédéral de la statistique a confirmé le chiffre provisoire d'une croissance de 1,5% dévoilé il y a dix jours, précisant dans ses données définitives que la demande nationale y a contribué à hauteur de 1,0 point de pourcentage et les exportations 0,5 point.

Une forte demande dans le secteur du BTP a contribué à 0,6 point de pourcentage de croissance, porté par une soudaine hausse de la production à la suite des faibles températures hivernales de la fin 2010.

Plus tard dans la matinée, l'institut munichois Ifo a publié un indice du climat des affaires en Allemagne resté inchangé à 114,2 en mai, alors que les analystes interrogés par Reuters anticipaient un troisième recul consécutif de cet indicateur à 110,2.

L'indice Ifo repose sur une étude mensuelle de quelque 7.000 entreprises et sa bonne tenue suggère que l'embellie de l'économie allemande pourrait se poursuivre plus longtemps que prévu.

Klaus Abberger, économiste chez Ifo, a également souligné que les perspectives d'exportations des sociétés se sont légèrement améliorées en mai, illustrant les bonnes performances de l'économie allemande en dépit des incertitudes internationales et des fluctuations de devises, préjudiciables aux entreprises.

L'institut a toutefois précisé que l'indice Ifo de mai était tiré vers le haut par la composante des conditions actuelles - de 121,4 en mai contre 121,0 en avril - alors que la composante des anticipations est ressortie en légère baisse, à 107,4 contre 107,7 en avril.

Vers une croissance ralentie en Allemagne et en France ?

La vigueur de la reprise en France et en Allemagne a permis à la croissance dans la zone euro de surpasser les attentes au premier trimestre, creusant toujours plus le fossé entre le "coeur" et la "périphérie" de la région, mais les données économiques récentes suggèrent que la croissance de l'Allemagne pourrait avoir atteint un cap et serait déjà en train de ralentir.

Le secteur privé en Allemagne a enregistré en mai son rythme de croissance le plus faible depuis octobre 2010, selon des résultats préliminaires de l'enquête Markit publiés lundi.

"Maintenant que l'économie est revenue à son niveau d'avant la crise, le temps des taux anormalement élevés de croissance devrait toucher à sa fin", commente Carsten Brzeski, économiste chez ING.

"Ce ne sera pas la fin de la reprise, mais seulement une transition vers la normale. Une normale dont ne peuvent que rêver quelques-uns des autres membres de la zone euro".

En France, où la croissance a été estimée à 1% au premier trimestre, le climat des affaires s'est de nouveau légèrement dégradé en mai, dans l'industrie comme dans les services, selon l'enquête mensuelle de conjoncture de l'Insee.

L'indicateur synthétique du climat des affaires a baissé d'un point à 108 et le recul atteint deux points pour le seul secteur industriel, à 107.

Même s'ils restent au-dessus de leur moyenne historique de 100, ces baromètres montrent que l'activité dans l'industrie en France pourrait encore ralentir au cours des prochains mois, explique l'Insee.

"Les carnets de commandes globaux se dégarnissent quelque peu, mais sont jugés encore assez fournis. Les carnets de commandes étrangers restent considérés comme bien garnis", précise l'institut.

Pour Frédérique Cerisier, économiste de BNP Paribas, les enquêtes de l'Insee suggèrent que, "tout en restant très favorable à la progression de l'activité, le climat des affaires a pu passer un pic au début du deuxième trimestre".

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