Zone euro : l'inflation ralentit, le taux de chômage se stabilise

Par Sylvain Rolland  |   |  360  mots
Copyright Reuters
Selon l'institut de statistiques Eurostat, l'inflation recule légèrement, à la surprise générale, à 2,7% pour le mois de mai. Le chômage reste stable. Mais ces chiffres prêtent moins à l'optimisme qu'il n'y paraît.

C'est la surprise du jour : l'inflation ralentit en mai dans la zone euro. Alors que la plupart des économistes prévoyaient une augmentation des prix de 2,8%, soit le même taux que le mois d'avril, l'inflation a augmenté de... 2,7%. Une agréable surprise nuancée par trois points : l'inflation se tient toujours bien au-dessus des objectifs européens fixés à 2%, elle les dépasse d'ailleurs pour le sixième mois consécutif, et le taux de 2,8% du mois dernier représentait un plus haut de 30 mois...

Non anticipée par les économistes, cette baisse de l'inflation pourrait s'expliquer, selon les spécialistes d'Eurostat, par la baisse des prix de l'énergie et du pétrole. Il ne s'agirait donc pas d'une tendance durable. Pas de quoi rassurer la Banque centrale européenne et la faire renoncer à une nouvelle hausse de son taux directeur, qui devrait arriver en juillet, après une première hausse à 1,25% en avril.

Taux de chômage stable dans la zone euro

Publié également ce mardi, le taux de chômage dans la zone euro en avril est stable, à 9,9% de la population active, soit le même que pour le mois de mars. Il baisse de 0,3% sur un an, mais reste supérieur au taux sur l'ensemble de l'Union européenne, qui se situe à 9,4%, en baisse de 0,1% sur un mois et de 0,3% sur un an. Mauvais élève de la zone euro, l'Espagne, qui vit depuis deux semaines des manifestations de sa jeunesse pour protester contre la situation économique, enregistre un taux de 20,7% de la population active au chômage. Au contraire, les Pays-Bas et l'Autriche affichent des taux exemplaires de 4,2%.

L'Allemagne, l'économie la plus performante d'Europe, réussit encore à faire baisser son taux de chômage, qui passe de 7,3% en mars à 7% en avril. Mais gare aux trompe l'?il : selon Christian Schulz, un économiste cité par Reuteurs, « certains employeurs semblent avoir embauché plus tôt leurs saisonniers en raison de mois de février et mars relativement doux ». En chiffres corrigés des variations saisonnières, privilégiés par les économistes, le nombre de chômeurs a baissé de seulement 8000 personnes sur un mois.