Le Premier ministre José Socrates, puni dimanche dans les urnes pour avoir accepté un plan de sauvetage de 78 milliards d'euros auprès de l'Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI), a annoncé sa démission de son poste de secrétaire général du PS. "Cette défaite électorale est la mienne et je tiens ce soir à l'assumer entièrement", a dit Socrates à son parti.
On s'attend désormais à ce que le dirigeant du PSD, Pedro Passos Coelho, forme un gouvernement de coalition avec un autre parti de droite, le CDS.
Le PSD a obtenu 39% des voix et 105 sièges sur les 230 que compte le parlement. Le CDS en a obtenu 24, ce qui offre la majorité aux deux partis. Le PS a conservé 73 sièges.
Le scrutin ferme un chapitre d'instabilité politique qui a débuté par l'effondrement du gouvernement socialiste minoritaire de José Socrates en mars dernier et a conduit Lisbonne à devenir, après la Grèce et l'Irlande, le troisième pays de la zone euro à solliciter un plan de sauvetage.
Il était à prévoir que les Portugais, confrontés à un taux de chômage sans précédent depuis trente ans, renvoient dans l'opposition le gouvernement démissionnaire de Socrates.
Coalition de droite
Le dirigeant social-démocrate Passos Coelho a annoncé qu'il souhaitait former un gouvernement de majorité pour mettre un terme à l'incertitude politique. "Je vais concentrer tous mes efforts, aussi rapidement que possible, à faire en sorte que le pays et les Portugais aient un gouvernement de majorité dirigé par le PSD, qui offrira quatre ans de stabilité", a dit le futur Premier ministre.
Le chef du CDS, Paulo Portas, s'est déclaré prêt à participer à un gouvernement de coalition. "Je confirme (...) que le CDS est prêt à former une majorité, une majorité pour quatre ans", a dit Portas.
Passos Coelho a déclaré que le Portugal devait s'en tenir aux modalités du plan de sauvetage pour regagner la confiance du marché et renouer avec la croissance. "Vous savez que nous avons maintenant une période très difficile pour les deux ou trois ans à venir, mais je suis convaincu que nous ferons les changements nécessaires et que le Portugal parviendra à une nouvelle prospérité", a-t-il dit.
Le Portugal doit "regagner la confiance des marchés qui est essentielle pour le redressement du pays", a-t-il ajouté après sa victoire.
Les analystes estiment que le net résultat de l'élection sera bien accueilli par les investisseurs, qui avaient déserté le marché de la dette portugaise ces derniers mois.