La Turquie confirme Erdogan pour un troisième mandat

Si le parti du Premier Ministre Erdogan, l'AKP, a encore amélioré son score aux législatives de dimanche soir, frôlant un vote favorable sur deux exprimés, il disposera de moins de sièges au Parlement que jusqu'ici et devra donc composer avec l'opposition pour rédiger une nouvelle constitution.
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Et de trois ! Le parti de la justice et du développement (AKP) vient de signer sa troisième victoire d'affilée lors d'élections législatives. Le parti du premier ministre Recep Tayyip Erdogan réussit même l'exploit de voir son score progresser au niveau national. Après avoir obtenu 34% des suffrages en 2002, 46 % en 2007, l'AKP flirtait dimanche soir avec la barre symbolique des 50 %. Du jamais vu dans ce pays.

L'AKP a bénéficié notamment de l'essor économique affirmé du pays depuis la crise de 2001. Car cette économie candidate à l'adhésion dans l'Union européenne a connu une récession de -4,8 % en 2009, elle a aussitôt rebondi avec une croissance record en 2010 (+,9%) et compte dépasser ses prévisions initiales de+ 4,5% pour 2011.

Au siège du parti à Ankara, la fête était donc à son apogée ce dimanche soir. Feux d'artifices, ballons, drapeaux, des milliers de personnes se sont rassemblées devant le siège du parti pour saluer l'architecte de cette réussite, le fondateur du parti AKP et premier ministre depuis mars 2003. "Nous vivons l'excitation d'avoir obtenu une voix sur deux" a lancé Recep Tayyip Erdogan devant une foule en délire scandant "Nous sommes fiers de toi".

"Aujourd'hui, une fois de plus la Turquie, la démocratie et la nation ont gagné" a ajouté le premier ministre. "Je le dis avec une très grande fierté: La Turquie est devenu un modèle de démocratie dans la région. (...) une nouvelle page s'ouvre devant nous".

Paradoxalement, à l'issue de ce scrutin, l'AKP se retrouve dans une situation moins confortable au parlement que lors de la précédente législature car il voit le nombre de ses députés passer de 341 à 326.

Ce recul s'explique en parti par la progression de deux autres formations politiques.

Le principal parti d'opposition, le CHP (parti républicain du peuple) progresse de 5 points au niveau national et devrait compter 23 députés de plus au parlement.

"Je félicite le parti AKP mais il ne doit pas oublier que nous sommes là, plus jeunes, plus forts, plus nombreux" a lancé dimanche soir devant ses supporters le nouveau leader du CHP, Kemal Kilicdaroglu.

L'autre grand gagnant de ce scrutin est le parti pro kurde du BDP (parti pour la paix et la démocratie) qui passe de 19 à 36 députés et voit entrer au parlement des personnalités telles que Leyla Zana, figure charismatique du parti, qui a passé 10 années en prison. C'est dans le sud-est de la Turquie, à majorité kurde, que le parti du premier ministre Erdogan connait ses plus durs revers.

Face à cette opposition renforcée, Recep Tayyip Erdogan va devoir adoucir le ton très dur qu'il a employé durant la campagne électorale en direction de ses adversaires politiques.

Comme il l'a rappelé dimanche soir lors de son discours du haut du balcon de son parti, son objectif est de rédiger une nouvelle constitution pour tirer un trait sur l'actuel texte hérité du coup d'état militaire de 1980.

Or avec 326 députés, il sera contraint de trouver un consensus au parlement pour faire adopter cette nouvelle constitution.

Si l'AKP avait atteint au moins 367 sièges, ilaurait pu rédiger seul une nouvelle constitution, sans avoir besoin du soutien des autres partis.

Avec au moins 330 députés, il pouvait présenter son projet de constitution au peuple pour référendum.

En dessous de cette barre des 330, l'AKP devra donc trouver un consensus avec les autres formations pour rédiger un texte constitutionnel.

Dès dimanche soir, le très charismatique premier ministre a promis d'aller "frapper à la porte de l'opposition" pour rédiger une "constitution dans laquelle tout le monde se retrouvera".

Quant au parti nationaliste du MHP, il réussit à se maintenir au parlement avec 13% des suffrages mais ressort affaibli par la concurrence féroce exercée par l'AKP.

Commentaires 4
à écrit le 14/06/2011 à 20:50
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C'est de toute évidence un plébiscite et les turcs doivent dans leur majorité être heureux. Mais la rhétorique a été remarquablement nationaliste, ce qui a été peu relevé. Et au final, il semble bien que la Turquie ne soit plus si pressée de rejoindr...

à écrit le 13/06/2011 à 9:56
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tres bien ainsi,la turquie doit rester laique et ne pas trop s'islamiser. erdogan deoit recevoir le message

à écrit le 12/06/2011 à 23:33
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vivie l akp vive la turqui d erdogan

à écrit le 12/06/2011 à 22:26
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super l'AKP félicitation la Turquie!!!

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