Paris et Berlin affichent leur rapprochement

Nicolas Sarkozy a parlé d'une "percée" dans le règlement de la crise grecque après ses discussions avec Angela Merkel. Le principe d'une participation volontaire du secteur privé au plan d'aide à Athènes semble accepté par Berlin.
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"Une percée". Nicolas Sarkozy ce vendredi à Berlin s'est voulu très optimiste après sa rencontre avec Angela Merkel. Les dirigeants des deux principales économies de la zone euro ont voulu faire preuve d'unité. "La France avance main dans la main avec l'Allemagne", a déclaré le président français. Et la chancelière a repris son habituelle antienne, chantée sur tous les tons à tous les sommets franco-allemands depuis des mois : "nous ferons tout pour maintenir et soutenir l'euro".

Concrètement, il semble que ce sommet ait permis en effet un rapprochement des positions française et allemande sur la question fondamentale de la participation des investisseurs privés au futur plan d'aide à la Grèce. Jusqu'ici, Berlin s'opposait à Paris et à la BCE en voulait mettre en place un échange obligatoire de bons grecs à échéance contre des bons d'une maturité de sept ans. Cette idée, défendue par Wolfgang Schäuble, le ministre fédéral des Finances, visait à donner à Athènes du temps tout en contentant les députés de la majorité au Bundestag qui réclament que les investisseurs paient leur écot à la crise grecque.

En face, Francfort et Paris s'opposaient à cette procédure, craignant qu'elle n'entrainât un défaut de fait de la Grèce et, par suite, une contagion de la panique au reste de la zone euro. Nicolas Sarkozy semble avoir accepté ce vendredi le principe d'une participation du secteur privé, condition sine qua non de la participation de Berlin au futur plan de soutien. Mais Angela Merkel a accepté que cette participation soit "volontaire". Autre concession de Berlin : cette participation devra être préparée avec la BCE. La chancelière a également reconnu que "l'initiative de Vienne", système par lequel les créanciers acceptent de conserver leurs créances, constituait une "bonne solution".

Telle est donc la "percée" décrite par Nicolas Sarkozy. Elle consiste principalement en un retour d'Angela Merkel sur ses positions précédentes. Car voici deux semaines que son ministre des Finances affirme que l'initiative de Vienne n'est pas suffisante. Cette percée apparaît néanmoins fragile. Elle n'est d'abord que de principe, les détails devront être définis plus tard. Or, avec Angela Merkel, tout est possible : prompte à afficher l'unité avec Nicolas Sarkozy, elle est aussi rapide à fustiger les pays du sud et à durcir le ton devant ses députés. Le Bundestag se contentera-t-il de ce nouveau recul de la chancelière ? Rien n'est moins sûr, car la grogne monte au sein de la coalition. Or, la chancelière ne peut risquer sa majorité. Il faudra donc observer de près, durant la semaine qui vient et avant le sommet des 24 et 25 juin l'attitude de Berlin.

"Plus vite une solution sera trouvée et mieux ce sera", a conclu Angela Merkel. Sans doute, mais le mot est piquant lorsque l'on sait que depuis plus d'un an, elle a freiné, par son indécision et ses tactiques douteuses, la mise en place d'une stratégie d'action forte et rapide pour endiguer la crise de confiance.
 

Commentaires 12
à écrit le 19/06/2011 à 6:17
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La France et l'Allemagne claudiquent seuls, mais arrivent à peu près à marcher droit en s'appuyant épaule contre épaule. Si l'Allemagne jetait l'éponge, le monde entier serait plongé dans une nouvelle crise financière avec des conséquences incalculab...

à écrit le 18/06/2011 à 5:51
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C'est facile de conclure en rejetant les indécisions et les tactiques douteuses de la Chancelière. L'Allemagne contribue 3 fois plus que la France aux fonds débloqués pour renflouer les pays fragiles de la zone Euro, dont la Grece. http://ericlemiere...

à écrit le 18/06/2011 à 4:33
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Les deux sont parfaitement pro américains ils se sont toujours très bien entendu sauf pour l'affaire Alstom/Siemens pour lesquels les américains se foutaient ...

à écrit le 18/06/2011 à 4:14
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Ne vous y trompez pas Messieurs : 1. L'unité affichée ne fait pas de mal aux investisseurs, ça les calme. 2. Au final, ici, c'est le Bundestag qui aura raison. Donc, les promesses n'engagent que ceux qui y auront cru. 3. La dette grecque doit être ...

à écrit le 17/06/2011 à 20:45
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les fridolins se fichent pas mal du club MED . Ils ont gardés leurs Marks au sous sol et nous on a vite brûlé nos Francs . Sont prévoyants ces gens là !

à écrit le 17/06/2011 à 19:47
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Affligeant de voir autant de bêtise.

à écrit le 17/06/2011 à 18:55
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Si j'étais allemand j'aurais honte de voir le premier responsable de l'Allemagne se faire retourner à chaque fois comme une crêpe par un petit bonhomme de rien qui en matière économique et financière n'en sait pas plus que le cadre moyen français de ...

à écrit le 17/06/2011 à 16:19
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Oncle Ftriz ! on a besoin de toi !

à écrit le 17/06/2011 à 16:18
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hors article Question: Que pensez vou d'avoir LU pour présidente de la FRANCE et si LU se présente au éléction éléctoral ou fait un coup d'état en prévenant tous le monde par toute les voie de communication possible c'est mon adrresse mail mais j'ai...

à écrit le 17/06/2011 à 16:15
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hors article Question: Que pensez vou d'avoir LU pour présidente de la FRANCE et si LU se présente au éléction éléctoral ou fait un coup d'état en prévenant tous le monde par toute les voie de communication possible

à écrit le 17/06/2011 à 16:13
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hors article: question: Que pensez vous d'avoir LU pour présidente ou président de la FRANCE

à écrit le 17/06/2011 à 15:45
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Vous avez raison M. Sarkozy, continuez comme ça

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