Grèce : la BCE reconnaîtra un défaut s'il fait l'unanimité des agences

La Banque centrale européenne (BCE) continuera à accepter en garantie les obligations émises par l'Etat grec tant que la totalité des agences de notation ne les auront pas déclarées dans la catégorie défaut, rapporte le Financial Times ce mardi. Paris et Berlin, de leur côté, tentent de soutenir son plan de sauvetage par les banques privées proposé par la France.
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"La BCE s'appuierait sur le principe d'utilisation de la meilleure note disponible auprès des agences", écrit le le Financial Times après avoir interrogé un haut responsable du secteur financier. La banque centrale utilise quatre agences de notation - Standard & Poor's, Fitch, Moody's et DBRS - pour déterminer les garanties qu'elle accepte lors de ses opérations d'injection de liquidité.

La Banque centrale européenne a suspendu ses critères de notation pour ce qui concerne les titres des dettes souveraines grecque et irlandaise mais a fait savoir qu'elle cesserait d'accepter les obligations grecques en garantie si le pays devait faire défaut sur le remboursement de ses obligations. Cette décision pourrait laisser la porte ouverte à un accord de compromis sur la crise de la dette grecque dans la mesure où il n'est pas sûr que toutes les agences de notation relèguent la dette grecque en catégorie défaut.

Mais, lundi, Standard & Poor's a ajouté encore un peu plus à l'incertitude sur les efforts de la zone euro pour sauver la Grèce en faisant savoir qu'elle traiterait le plan français de rééchelonnement par échange de titres comme un défaut sélectif.  De son côté, Fitch Ratings a laissé entendre qu'elle pourrait ne pas être aussi sévère que S & P. Elle  a déclaré qu'elle pourrait ne pas abaisser la note grecque à défaut, ce qui laisserait à la BCE la possibilité d'accepter les obligations grecques.

Allemands et Français défendent le deuxième plan de sauvetage

Ce plan fait l'objet de nouvelles discussions en Europe. Ainsi, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, aurait affirmé à des parlementaires conservateurs que si les autres banques européennes prenaient exemple sur les banques allemandes et réinjectaient des fonds dans l'économie grecque, elles parviendraient à financer la moitié d'un second plan d'aide à la Grèce.

Les banques allemandes doivent apporter deux milliards d'euros en reconduisant le prêt arrivé à son terme en 2014. Un vote au parlement allemand sur ce deuxième sauvetage pourrait avoir lieu en septembre indique l'agence Reuters sur la base de déclarations émanant de membres du Bundestag.

Wolfgang Schäuble recevra François Baroin, son homologue français, jeudi pour évoquer ce plan de sauvetage de la Grèce. Le nouveau ministre français de l'Economie a voulu se montrer rassurant en défendant cette proposition. "Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour qu'il n'y ait aucun défaut de paiement, qu'il y ait un lien très direct avec la direction de la Banque centrale européenne et que tout cela se fasse sur la base du volontariat", a déclaré le successeur de Christine Lagarde lors de la conférence Europlace à Paris.

Amsterdam serait aussi prête à participer au second plan de sauvetage de la Grèce. Toutefois,  "Nous voulons bien sûr être clairs sur le fait que nous ne participerons pas plus que les autres banques en Europe", a tenu à préciser le ministre des Finances des Pays-Bas, Jan Kees de Jager sur une chaîne néerlandaise.

La semaine prochaine, les ministres des Finances de la zone euro doivent se retrouver pour discuter des modalités d'un plan de sauvetage financé par des créanciers privés.

Commentaires 16
à écrit le 07/07/2011 à 8:22
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Les insolvables sont rois. En fait si votre endettement dépasse la raison, on ne peut que vous aider sinon c'est tout le système qui s'effondre. Les PFIGS l'ont bien compris.

à écrit le 05/07/2011 à 17:21
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Une seule solution : Créer le gouvernement fédéral des Etats-Unis d'Europe, recentré sur une dizaine de pays appartenant à l'actuelle zone Euro, pour sauver ce qui peut l'être...Sans quoi, les européens mourront de faim à cause de crises allant en s...

le 05/07/2011 à 19:00
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Alrix, il est impossible de faire des Etats-Unis avec les pays d'Europe , car les premiers sont des pays " neufs ", les deuxièmes ont passé des siècles a se faire la guerre - vous voyez bien maintenant ces pays du SUD le pigs n'ont aucune façon d'êtr...

à écrit le 05/07/2011 à 17:12
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En 2012 avec Marine LE PEN NOUS QUITTERONS L'europe et l'euro pour notre sauvegarde tout simplement. L'incurie ? à la poubelle Quant aux guignols qui foisonnent dans tous ces partis castes "le peuple vous demandera des comptes" comme en 1789

à écrit le 05/07/2011 à 16:55
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Et la tête Allouette! Et l'Espagne, et le portugal, et l'Irlande, et c'est pas fini, M.Trichet.

à écrit le 05/07/2011 à 12:58
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Hypocrisie, hypocrisie quand tu tiens la crise !

à écrit le 05/07/2011 à 12:43
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Désormais nous savons pour qui roule Trichet! L'ensemble du système est devenu FOU! L'injustifiable est justifié par ceux qui le créent.

à écrit le 05/07/2011 à 12:24
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La BCE est indépendante des états de l'Union -et des peuples européens, dont elle n'a que faire- mais elle décide de soumettre ses décisions à l'avis des agences de notation qui sont des entreprises privées et non européennes. Elle trahit ainsi son r...

à écrit le 05/07/2011 à 12:09
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Et après on nous dit que les notations de ces agences ne sont que des avis pour éclairer l'investisseur !!!! La preuve que non puisque la BCE ! Oui, la BCE... va prendre leurs avis pour argent comptant afin de décider si la dette grec pourra ou non ...

le 05/07/2011 à 16:01
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A Pistol - La BCE met les agences de notation au pied du mur en les obligeant à affiner leurs analyses. La déclaration de défaut ne peut se faire d'un claquement de doigts.

le 05/07/2011 à 16:49
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J'aimerais le croire ! Il n'empêche 1) c'est un abandon énorme de pouvoir envers des entités privées. C'est donner aux agences un pouvoir juridique colossal 2) A quoi servent les centaines de fonctionnaires de la BCE ? Il ne sont pas capables d'analy...

à écrit le 05/07/2011 à 12:01
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Nous avons vraiment besoin d'une agence de notation, de surveillance des dettes souveraines indépendante ce que les actuelles ne remplissent pas comme rôle. Serait-il absurde que le FMI note les dettes souveraines des États ? A lui d'estimer s'il y a...

à écrit le 05/07/2011 à 11:46
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Tu quoque, mi fili... Car selon le fonctionnement actuel de la BCE, les agences de notation n'existeraient pas sans les banques privées.

à écrit le 05/07/2011 à 11:18
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depuis quand la BCE est une super banque européen?

à écrit le 05/07/2011 à 11:06
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Qu'est ce que la BCE a à faire de l'avis des "agences" ? Si bon lui semble d'acheter de la dette grecque, en quoi la notation devrait l'en empêcher ? On notera dans l'article: "si le pays devait faire défaut sur le remboursement" ce qui serait un FAI...

à écrit le 05/07/2011 à 10:10
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La BCE n'est-elle pas capable de reconnaitre elle-même un défaut ? A t'elle besoin pour cela des agences de notation, celles qui notaient AAA Lehman Brothers une semaine avant sa faillite, et qui notaient AAA les subprimes et les CDO dont l'effondrem...

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