DECRYPTAGE Le vrai mode d'emploi du plan de sauvetage grec

Les modalités de la deuxième aide à Athènes s'avèrent plus complexes que celles de la première. Petite explication à l'usage des contribuables et des citoyens d'un montage qui déroute plus d'un décideur.
La Tribune Infographie

Pour les uns, c'est un « rafistolage », plan « tardif » et « insuffisant », pour les autres une réponse « excellente », « profonde » et « puissante » : l'accord scellé jeudi à Bruxelles divise la classe politique. Mais son contenu reste à décrypter ? Petite explication à l'usage des contribuables et des citoyens d'un montage qui déroute plus d'un décideur.

La Grèce peut respirer

Alors qu'il ne lui restait mercredi soir qu'environ 50 milliards d'euros du premier plan d'aide, Georges Papandréou commence la semaine avec une ligne de crédit supplémentaire de 109 milliards de fonds publics, à des conditions beaucoup plus avantageuses que dans le passé, à quoi s'ajoute l'engagement des investisseurs privés. Sous réserve que le gouvernement qu'il dirige réussisse à tirer 28 milliards des privatisations dans les trois ans à venir, Athènes est donc à l'abri du besoin et peut se concentrer sur l'essentiel : rétablir sa compétitivité. Mais la Grèce est plus que jamais sous tutelle. Elle a même un nouveau majordome choisi par Bruxelles : Horst Reichenbach, vice-président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement.

L'eurozone repasse à la caisse

Alors que la Grèce avait été financée jusqu'à présent par des prêts bilatéraux, d'État à État, c'est le Fonds européen de stabilité financière (FESF) qui va cette fois-ci intervenir pour financer les tombées obligataires, poursuivre la recapitalisation du secteur bancaire, racheter de la dette grecque et fournir des garanties aux investisseurs privés qui voudront bien réinvestir. Le FMI est également mis à contribution pour un montant encore à définir mais qui devrait avoisiner 36 milliards d'euros, soit un tiers du plan. Avec le FESF, qui pourra lever jusqu'à 440 milliards d'euros, les Dix-Sept se donnent les moyens de se secourir les uns et les autres plus facilement : pour restructurer des banques ou contrer une attaque du marché.

Les banques et assurances vont bel et bien payer

Cette « contribution » est chiffrée à 50 milliards d'euros mais ce chiffre est un trompe-l'oeil : 12,6 milliards correspondent à des pertes probables qui interviendront au fur et à mesure que le FESF rachètera des titres sur le marché et 37 autres milliards aux réinvestissements que s'engagent à faire environ 90 % des créanciers privés du pays. Ces derniers devraient enregistrer une perte moyenne significative de 21 % sur la valeur faciale des titres. La menace d'une taxe bancaire n'a pas été pour rien dans cet « engagement volontaire », reconnaissait jeudi le président Sarkozy à l'issue du sommet.

La Banque centrale européenne indemne

Jean-Claude Trichet est sur le point de réussir sa sortie. Le président de la BCE a certes dû consentir un défaut technique et temporaire de la Grèce induit par la restructuration partielle de sa dette mais il a obtenu de se défaire auprès du FESF, autrement dit les États, du fardeau grec. Les Dix-Sept lui ont en effet donné la garantie qu'ils se porteraient garants de tous les titres grecs acceptés par la Banque aussi longtemps que durera le défaut. Surtout, le FESF se chargera à l'avenir de racheter les obligations d'État sur le marché secondaire, ce qui évitera à la BCE de mettre en jeu sa propre solvabilité pour soutenir l'euro.

Commentaires 24
à écrit le 26/07/2011 à 15:28
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Il était rapporté sur ce même fil il y a quelques mois que le problème de la dette grecque ne serait pas réévalué. Aujourd'hui l'on lit que le "sauvetage" est réglé. Il n'en est rien malheureusement. Cette nouvelle phase a permis essentiellement de r...

à écrit le 26/07/2011 à 12:46
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Voté c'est bidon, maintenant je vote blanc. En 2012 ce sera blanc aussi, comme ça je ne serai pas déçue. Notre vote ils s'essuient les fesses avec.

à écrit le 26/07/2011 à 6:48
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Tu parles d'une perte ! Les banques vont se goinfrer au contraire par la décision des instances tyranniques de prendre une dime sur l'ensemble des européens à un taux usurier. Quelle honte, quelle honte ! C'est ça l'Europe que l'on vous avait promis ...

le 26/07/2011 à 12:20
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attendez la torpille anglaise les autres a coté ca sera de la rigolade

à écrit le 26/07/2011 à 5:41
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Je ne vois pas en quoi les 12,6 milliards que vont perdre les banques, sont une contribution. La Grèce s'apprêtait à faire défaut sur sa dette, les Etats interviennent et limitent la perte des banques à 12,6 milliards. Où est la contribution des banq...

le 26/07/2011 à 9:59
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Oui, hélas.Une fois de plus. Il est temps de s'indigner.

le 26/07/2011 à 12:23
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ce que vous dites a du sens même si de mon tres modeste point de vue c est en grande partie de la faute de Goldman Sachs qui a permit à la base un mécano financier trompeur et qui en plus a spéculé contre son propre client ...Je crois que ca s appell...

à écrit le 25/07/2011 à 23:08
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Mercipour ces précisions, mais je reste sur ma faim au sujet de certaines questions importantes : la participation des banques (les 37 milliards de nouveaux prèts dont vous parlez) sont-ils un risque réellement pris par les banques ou s'agit t'il de ...

le 26/07/2011 à 5:33
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Question essentielle à laquelle on aimerait effectivement avoir une réponse. Si l'on avait laissé la dette obligataire grecque actuelle arriver à sa maturité naturelle, les banques auraient supporté le défaut de paiement, sanction fort juste, pour av...

le 26/07/2011 à 6:51
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Messieurs, vous trouverez la réponse sur le site quotidien.com. C'est en effet le premier système qui a été retenu, à savoir le rachat de l'ensemble des actifs pourris par la BCE, y compris sur le marché gris obligataire, pour que les européens ne sa...

le 26/07/2011 à 9:58
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C'est bien ce qui me semblait, à en croire les informations de Bloomberg, qui est toujours beaucoup plus précis que nos journaux français qui restent souvent dans le superficiel. Peut-on vraiment parler d'une information de qualité quand beaucoup de ...

le 26/07/2011 à 12:50
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Sur l expansion, il semble expliquer que le "privé" (banque, assurance, etc) ont deux possibilités : 1) Reprendre de la dette avec une durée moindre de ceux qui arrivent à terme et qu'elles détiennent avec une perte probable (décote) de 20 à 30 suiv...

le 26/07/2011 à 13:06
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En général quand il y a une restructuration d'un mays, il y a une perte de 50% de la part des banques; c'était le cas lors des crises dans les pays d'amérique latine dans les années 90. Ici, la perte est minime, et qui plus est il est question de gar...

à écrit le 25/07/2011 à 17:20
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en lisant cet article je pensais trouver une réponse à mes angoisses d'endettée européenne et bien rien. Le titre est alléchant mais il n'apporte pas de réponse. Je conseille simplement aux citoyens de calculer non plus en euros mais en anciens fran...

à écrit le 25/07/2011 à 17:02
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stop aux taux usuraires . quel interet aurait la France à racheter une dette pourrie sinon aggraver sa propre dette créée artificiellement par les banquiers privés . il faudrait réactiver des banques d'etat souverain prétant à 1 taux proche de 0 comm...

à écrit le 25/07/2011 à 16:16
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Mme Florence Autret, vous avez des progrès à faire en matière de vulgarisation et/ou en modèlisation, à moins que vous n'ayez peur de . . . . ?

à écrit le 25/07/2011 à 16:16
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merci à tous pour cette nouvelle manne financière....dès la semaine prochaine j'achète un nouveau yacht pour fêter ça

à écrit le 25/07/2011 à 15:47
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Voila un article qui ne veut rien dire.alors que le titre annonce une information à l'usage des contribuables que nous sommes.Pouvez vous oui ou non indiquer clairement COMBIEN NOUS ALLONS PAYER et accessoirement pendant combien d'années.Tout le res...

le 26/07/2011 à 6:53
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Nous allons payer directement 15 milliards d'euros qui vont être inscrits sur la dette. A cette somme va s'ajouter l'ensemble des augmentations qui décideront les banques et assurances en fin d'année sous couvert de ... sinistres. Mais rassurez-vous,...

à écrit le 25/07/2011 à 15:47
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Voila un article qui ne veut rien dire.alors que le titre annonce une information à l'usage des contribuables que nous sommes.Pouvez vous oui ou non indiquer clairement COMBIEN NOUS ALLONS PAYER et accessoirement pendant combien d'années.Tout le res...

le 25/07/2011 à 18:18
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Vous avez raison, mais vous avez DEJA commencé à payer, en restrictions budgétaires, qualité de l'offre des services relevant de la qualité du secteur public : SANTE, EDUCATION, SECURITE, DEFENSE NATIONALE, ENERGIE...Si vous êtes client d'une des ban...

à écrit le 25/07/2011 à 15:06
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Pas besoin d'agences de notation ,le Parthénon c'est l'image parfaite de la Grèce : Une ruine .

à écrit le 25/07/2011 à 14:00
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Comment le citoyen de base peut-il comprendre quoi que ce soit à tout ce fatras ? De toutes façons il 'est jamais consulté. Il a signé un blanc seing à tous les technocrates qui dirigent les pays et l'UE. Une chose est certaines ce sont les assurés d...

le 25/07/2011 à 17:21
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Non nous n'avons pu signer faute d'avoir été consulté. L'europe est une dictature tout simplement où le peuple n'a pas droit au moindre vote (excepté pour cette assemblée de députés qui eux aussi n'ont pas grande part dans les décisions) Dictat...

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