La Roumanie contre la fraude aux prestations sociales

Par Agathe Machecourt, mise à jour latribune.fr  |   |  331  mots
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A quelques mois des élections, le gouvernement roumain veut enrayer la fraude aux prestations sociales, une pratique qui aurait cours dans toutes les couches de la société.

En Roumanie aussi, des élections se tiendront en 2012. Et le ministre du Travail fraîchement nommé, Sebastian Lazaroiu, compte bien "mettre de l'ordre dans le système (social) avant les élections".

Il faut dire que ces aides représentent une dépense annuelle de 3,4 milliards d'euros pour le gouvernement roumain. Et, selon le ministre, "si les fraudes ne concernaient que 15 % de ces aides, [le gouvernement] pourrait économiser 470 millions d'euros". Et c'est un minimum. Car, selon Sebastian Lazaroiu, des contrôles menés en 2010 permettraient d'établir un niveau de fraude bien plus élevé.

À titre d'exemple, 18 % des allocations pour le chauffage et 15 % des prestations destinées aux familles les plus démunies seraient obtenus de manière frauduleuse. Pire, ce serait le cas de 36 % des aides octroyées aux personnes souffrant de handicaps sévères.

D'autant que la fraude serait également pratique courante chez les ménages les plus aisés. "Environ 40 % des Roumains les plus riches [toucheraient] 7 % des sommes versées au titre du revenu minimum garanti", a ajouté le ministre du Travail. Àmoins que le salaire médian ne se situe aux alentours de ce revenu minimum...

Pour enrayer ce type de fraudes massives aux prestations sociales, le gouvernement propose donc de changer la législation. La nouvelle loi visera à "encourager" les personnes en âge de travailler, en bonne santé et qui vivraient actuellement essentiellement des différentes prestations sociales - une population estimée à 1,8 million de Roumains -, à trouver un emploi.

Dans un contexte de croissance ralentie (+ 0,2 % au deuxième trimestre par rapport au trimestre précédent, et + 0,3 % en glissement annuel), et après les mesures drastiques prises en 2010 par la Roumanie pour réduire son déficit public (la réduction de la plupart des prestations sociales ainsi que la baisse de 25 % des salaires du secteur public avaient contribué à un assainissement des finances publiques), le pays persiste à réduire son déficit. Le gouvernement a, par ailleurs, annoncé le maintien de sa politique d'austérité jusqu'en 2014.