Washington et l'UE déterminés à déstabiliser le régime syrien

Le régime de Bashar al-Assad poursuit sa répression sanglante, faisant 2.000 morts depuis le début de la contestation. Les Etats-Unis et ses alliés européens, après des premières sanctions peu efficaces, ripostent avec plus de détermination.
Les Etats-Unis et l'Union européenne ont réclamé jeudi la démission du président syrien Bachar al Assad, après cinq mois de répression sanglante du mouvement de contestation. Copyright Reuters

L?étau se resserre autour du régime de Bachar al-Assad. Pour la première fois jeudi, Barack Obama a appelé le président syrien à quitter le pouvoir, aussitôt soutenu par la France, l?Allemagne, la Grande-Bretagne, le Canada et Catherine Ashton, chef de la diplomatie européenne.

Depuis le 15 mars, le mouvement de contestation est réprimé dans le sang par les forces du régime. Au total, 2.000 personnes auraient péri, d?après une estimation de l?ONU. Hier encore, l?armée a abattu 26 personnes dans un stade de la capitale Damas.

Le régime syrien est en effet resté sourd aux pressions internationales. Au printemps, l?Union européenne avait imposé un embargo sur les exportations d?armes, une interdiction de visa et un gel des avoirs de nombreux dignitaires syriens. L?UE a ainsi sanctionné 38 responsables et sociétés liés à la répression, ce qui n?a pas dissuadé Damas de violemment réprimer la contestation.

La réaction de l?ONU n?a pas eu plus d?effets. Le Conseil de Sécurité a faiblement pris position pour condamner dans une déclaration non contraignante "les violations généralisées aux droits de l?Homme et l?usage de la force contre les civils".

Les sanctions des Etats-Unis, du Canada et de la Suisse ? qui a gelé 21,9 millions d?euros d?avoirs de dignitaires syriens ? ont servi la propagande du régime qui s?évertue à dénoncer l?ingérence de l?Occident. L?opposition aussi s?inquiète des pressions étrangères qui, selon l?Observatoire syrien des droits de l?Homme, ne devraient pas prendre le dessus sur les revendications du peuple.

Mais les Etats-Unis semblent déterminés à frapper le régime syrien "en plein c?ur", selon les mots de la secrétaire d?Etat Hillary Clinton. Jeudi, Washington a décrété l?interdiction des importations de pétrole en provenance de Syrie. Cette décision pourrait être un moyen de pression efficace puisqu?il vise l?une des principales ressources du pays. Le pétrole représente en effet un tiers de ses revenus et est d?autant plus crucial que l?activité touristique s?est effondrée suite aux soulèvements.

La Syrie est un petit producteur, le 32ème mondial selon une étude statistique du groupe BP qui évalue à 385 000 le nombre de barils produits l?année dernière. Le pays a seulement contribué à 0,5% de la production mondiale et posséderait 0,2% des réserves mondiales, selon la même étude.

Mais l?embargo américain risque peu d?affecter le régime de Bashar al-Assad. En effet, les Etats-Unis ont des échanges commerciaux limités avec la Syrie qui exporte essentiellement son pétrole vers l?Europe. Seules les grandes compagnies pétrolières européennes (Total, Shell) sont présentes sur le terrain et y poursuivent leurs activités.

L?UE a annoncé que de nouvelles sanctions seront adoptées à l?encontre du régime syrien. Un possible embargo européen sur le pétrole, évoqué à Bruxelles, pourrait considérablement changer la donne.

Commentaires 6
à écrit le 22/08/2011 à 15:06
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est ce de l'enfumage ?

à écrit le 20/08/2011 à 22:51
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Je pense que le mieux c'est de faire comme la Chine, la Russie, et tous les autres pays Arabes, il faut juste fermer les yeux et attendre que sa se passe de toute manière c'est pas nos affaires .... et puis apparemment ya pas de pétrole là bas alors ...

à écrit le 20/08/2011 à 15:02
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Ensuite ils vont certainement s'attacher à destabiliser le régime israéelien.

le 22/08/2011 à 8:36
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Juste avant de s'attaquer au regime chinois. Pourquoi les si vertueux democrates que sont les Americains acceptent ils d'etre financer par un pays non democratique?

à écrit le 20/08/2011 à 10:28
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kosovo, irak, afghanistan, lybie (ou rapporte le wall-street journal les rebelles constituent des « Brigade de nettoyage des esclaves, des peaux noires», http://online.wsj.com/articl/SB10001424052702304887904576395143328336026.html Toutes ces interv...

à écrit le 19/08/2011 à 20:08
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Si j'etais eux, avant de destabiliser les autres, je me concentrerais d'abord sur la stabilisation de l'economie occidentale.

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