Le Premier ministre finlandais, Jyrki Katainen, a même fait sensation mardi en annonçant qu'il pourrait se retirer du plan d'aide à la Grèce si son exigence d'obtenir des collatéraux en échange de ses prêts n'était pas satisfaite. « Notre Parlement a décidé que nous devions l'exiger comme condition de notre participation », a-t-il déclaré. Comme on a pu le voir depuis un peu plus d'une semaine, cette demande a déclenché de vifs remous à travers la zone euro. L'Autriche ou la Slovaquie ont notamment réclamé de pouvoir bénéficier du même traitement. Devant l'émoi provoqué par les déclarations du Premier ministre, un de ses conseillers, Juha Kirstilä, a ensuite précisé que le chef du gouvernement n'avait nullement l'intention de renoncer aux garanties grecques, mais qu'il était d'accord pour qu' « il y ait des négociations sur les modalités de ces garanties si le modèle qui a fait l'objet d'un accord avec la Grèce devait être rejeté par les autres pays ».
Le 16 août, le ministère finlandais des Finances a annoncé être parvenu à un accord avec Athènes sur sa garantie de la part incombant à la Finlande du nouveau prêt de 159 milliards d'euros accordé à la Grèce.
Fortes critiques
Mais, comme l'a rappelé l'Allemagne lundi, cet accord bilatéral doit être avalisé par les 16 autres États de la zone euro. Or, il a suscité de fortes critiques de la part de l'Autriche, des Pays-Bas et de la Slovaquie. Et Angela Merkel a tenu à préciser lors d'une réunion des députés du CDU hier, que la Finlande ne pourrait en aucun cas bénéficier d'un traitement de faveur. « Nous sommes parvenus avec la Grèce à des modalités techniquement adéquates et maintenant la question est de savoir quelle volonté politique il y a de soutenir de telles modalités », a déclaré Jyrki Katainen. Pascale Besses-Boumard