Ce géant de l'économie mondiale inquiet d'une croissance inférieure à 9%

Par latribune.fr  |   |  483  mots
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Le ralentissement de la demande mondiale touche décidément tous les pays. Même ceux habitués à afficher une croissance à deux chiffres. Problème de riche ?

Même la Chine n'est pas épargnée par le ralentissement de la demande mondiale. Enfin, à un niveau qui est sans commune mesure avec les inquiétudes des pays développés. Selon Huang Guobo, économiste en chef auprès de l'administration nationale du taux de change, la croissance chinoise pourrait en effet tomber sous la barre des 9%. Une première en dix ans.

«L'économie chinoise est confrontée à de sérieux défis malgré la vigueur de la croissance. Le ralentissement de la demande pour les exportations chinoises va être un défi (...) L'année prochaine, si cette évolution persiste, le taux de croissance de la Chine pourrait tomber sous les 9% », a déclaré Huang Guobo. Malgré ce constat, ce haut responsable ne remet toutefois pas en cause l'autre priorité de Pékin, à savoir celle de continuer de lutter contre l'inflation.

Ce dernier n'est pas le premier des nombreux économistes travaillant pour l'Etat à prévoir un ralentissement de la croissance de la deuxième économie mondiale.

Wang Jian, un économiste lié à la commission pour le développement et les réformes nationales du pays, réputé pour son relatif pessimisme, a déclaré au cours du week-end que la hausse du produit intérieur brut (PIB) de la Chine pourrait être inférieure à 8% lors du premier semestre 2012. De son côté, le consensus publié par Reuters en juillet dernier tablait sur une croissance de 8,8% du PIB en 2012, contre 9,3% cette année. La banque HSBC estime par exemple que la Chine devrait afficher une progression de 8,6% de son PIB l'an prochain et de 8,9% cette année.

En soi un tel ralentissement constitue-t-il un risque?  La plupart des économistes estime qu'une hausse de 8% du PIB constitue un seuil critique pour le pays. En deçà des 8%, la Chine risque de se retrouver confrontée à des problèmes de chômage et de ne pas suffisamment créer d'emplois pour une population qui connaît une croissance accélérée. De surcroît, ce ralentissement risque d'ajouter un peu plus au climat anxiogène actuel, sachant qu'en 2008, la Chine avait joué le rôle de locomotive dans la reprise mondiale.

Néanmoins certains tentent de temporiser. "La Chine en ralentissement n'est pas en absolu un mauvais signe pour l'économie mondiale", estime ainsi Xu Bei, économiste chez Natixis. "L'important ce n'est pas le chiffre de ce ralentissement mais plutôt la manière dont ce ralentissement va s'opérer".

Selon elle, "le ralentissement des économies développées est «mauvais» pour le monde car il signifie une moindre demande de la part de ces économies. Par contre, le ralentissement de la croissance chinoise s'exprime comptablement par la faiblesse des exportations qui co-existe avec une meilleure dynamique des importations. En d'autres termes, "tant que la Chine importe du reste du monde, je pense, que le ralentissement chinois n'est pas interpréter comme un mauvais signe ".