La visite très controversée de Paul Kagame à Paris

Par Marjorie Bertouille  |   |  295  mots
Copyright Reuters
Au-delà de la réconciliation des deux pays, Kigali part en quête de nouveaux investissements français

Dix sept ans après le génocide de 1994 au Rwanda, le président de ce pays, Paul Kagame, doit effectuer ce dimanche sa première visite officielle en France.

Cette visite qui répond à celle du président Nicolas Sarkozy à Kigali en 2010 et dont l'objet est de réconcilier les deux pays est cependant loin de faire l'unanimité.

Plusieurs hommes politiques ont d'ores et déjà décliné l'invitation à rencontrer le président rwandais. Gérard Larcher, président du Sénat, a invoqué son "indisponibilité" en raison de la campagne électorale.

De son côté, Alain Juppé, ministre des affaires étrangères, sera également absent, car en visite dans le Pacifique. Lors de sa prise de fonctions en mars, ce dernier avait de toute façon averti qu'il ne rencontrerait pas Paul Kagame tant que que circulerait le rapport Mucyo, un rapport qui accuse la France de complicités avec les génocidaires.

Kigali tentera de faire oublier cette dimension polémique ainsi que les critiques à l'encontre de son régime de plus en plus muselé en mettant en avant ses atouts économiques:   un taux de croissance supérieur à 7% du PIB, une politique volontariste de développement économique, axée notamment sur les services, les nouvelles technologies et la modernisation de l'agriculture.

En 2010, le Rwanda avait été classé par la Banque Mondiale au quatrième rang des pays africains les plus attrayants pour les affaires.

Le pays a de nombreuses attentes en matière d'investissements, notamment dans l'énergie, le tourisme et les infrastructures. Au sein de la délégation rwandaise figureront notamment Albert Nsengiyumva, ministre des Infrastructures et de François Kanimba, ministre du Commerce et de l'Industrie. Une visite auprès du patronat français est d'ailleurs prévue mercredi.