Paris craint le veto américain à la reconnaissance de l'Etat palestinien

Par latribune.fr, avec agences  |   |  458  mots
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Le président français doit rencontrer ce mardi Mahmoud Abbas, chef de l'Autorité palestinienne, à New York. Ce dernier entend demander vendredi la reconnaissance de son Etat à l'Onu malgré l'opposition américaine qui ne relâche pas son soutien à Israël.

Intenses négociations à New York ce mardi à propos de la demande de reconnaissance d'un "Etat" palestinien par les Nations unis dans les frontières de 1967. Si Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, compte en faire officiellement la demande le 23 septembre, il sait déjà qu'il se verra opposer le veto américain. En attendant, il doit s'entretenir ce mardi avec Nicolas Sarkozy à New York.

La France n'est pas aussi tranchée que Washington à propos de cette reconnaissance mais elle craint les conséquences de cette demande. Alain Juppé, qui a rencontré lundi le président palestinien, a estimé que le statu quo entre Israël et la Palestine n'était ni acceptable, ni tenable et comportait un risque d'explosion de violence. Le ministre français des Affaires étrangères a jugé que la démarche palestinienne, doublée de la menace de veto américain, était explosive. "Si les Etats-Unis opposent leur veto, rien ne se passera sauf la reprise des violences parce que la population palestinienne sera frustrée. Nous devons éviter une telle confrontation. Nous avons trois ou quatre jours pour trouver une solution", a-t-il prévenu.

Pour espérer intégrer l'organisation internationale, l'unanimité des cinq membres permanents du Conseil de sécurité est nécessaire avant le vote de l'Assemblée générale. Celle-ci doit rassembler une majorité des deux tiers. Le chef de l'Autorité palestinienne, misant sur l'image positive des révolutions arabes dans la région, table déjà sur 140 votes positifs sur les 193 membres de l'Organisation.

Pour y voir plus clair, le blog politique américain "Think progress" a établi une liste des pays membres permanents et provisoires du Conseil de sécurité des Nations Unies selon leur position diplomatique à cet égard. La France et la Grande-Bretagne, deux membres permanents, y sont identifiés comme "indécis", tout comme six autres Etats, membres provisoires de ce Conseil.

Chine et Russie "pour" la reconnaissance

La Chine et la Russie, eux aussi membres permanents du Conseil de sécurité, se sont déjà prononcés pour l'entrée de l' Etat palestinien à l'Onu. Membres provisoires, le Liban, L'Inde et l'Afrique du Sud vont dans le même sens. Quant à l'Allemagne, elle s'est déjà prononcée contre cette initiative.

Une résolution des Nations unies (la résolution 242) disposait que la reconnaissance d'un Etat Palestinien devait passer par une entente bilatérale entre Israéliens et Palestiniens. Mais les pourparlers pour tenter de mettre un terme au conflit qui les oppose depuis plus de soixante ans sont au point mort depuis la brève tentative lancée par Barack Obama en 2010.

Il y a 63 ans.... en novembre 1947, l'Onu adoptait le plan de partage de la Palestine... le conflit israélo-palestinien naissait