L'Europe pourrait s'inspirer de l'exemple américain pour soutenir les banques

Le fonds Tarp a recapitalisé le secteur financier sans coûter un centime au contribuable.
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Longtemps décrié, le fonds Tarp ("Trouble Asset Relief Program"), d'une enveloppe de 700 milliards de dollars (réduite ensuite à 475 milliards), mis en place en catastrophe par l'administration Bush à l'automne 2008, est aujourd'hui perçu comme une solution éventuelle de sortie de crise. Le Tarp a été en effet conçu pour soutenir les banques américaines, plombées par les créances subprimes, et le secteur automobile. Dès l'origine, le Trésor américain a structuré le montage de façon, tôt ou tard, à être remboursé. Il s'agit de donner du temps au temps pour permettre aux banques de se recapitaliser progressivement en réalisant des profits ou en attirant des capitaux privés. À la clôture du fonds, en octobre 2010, un premier bilan montrait que le coût net pour les finances publiques avait été finalement limité à 25 milliards de dollars pour quelque 390 milliards effectivement décaissés. Mieux, le programme de recapitalisation du secteur bancaire s'est traduit par un gain net pour le contribuable de 15 milliards de dollars, pour l'essentiel grâce au rachat d'actions par Citigroup et Bank of America.

Un "Euro Tarp" ?

C'est bien évidemment tout l'attrait du dispositif : le fonds a permis de desserrer l'étau qui étranglait le secteur bancaire sans coûter (trop) d'argent au contribuable. Du coup, de plus en plus d'économistes plaident en faveur d'un « Euro Tarp », qui serait mis en place par la BCE et le FESF, pour restaurer la confiance dans le secteur bancaire et ouvrir ainsi à nouveau les vannes du refinancement interbancaire. Selon les analystes de JP Morgan, l'injection de capital dans les banques nécessaire, via un mécanisme « Euro Tarp », pourrait s'élever jusqu'à 150 milliards d'euros, selon les hypothèses de décote retenues sur les dettes des pays périphériques de la zone euro. Bref, en apparence, tout est simple puisque le dispositif a fonctionné aux États-Unis. Certes, il peut résoudre la crise de crédit dans les banques. C'est vital. Mais il ne peut en aucun cas résoudre le problème sous-jacent, à savoir l'endettement des États, comme il n'a pas résolu le problème de l'immobilier américain. Pour cela, c'est à un portage type Talf (« Term Asset-Backed Securities Loan Facility ») qu'il faudrait recourir (lire ci-contre). À condition que la croissance revienne.

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