L'Europe et le Brésil sur la voie d'un rapprochement

La présidente Dilma Rousseff effectue mardi sa première visite à Bruxelles à l'occasion du sommet Brésil-Union européenne.
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Élue il y a un peu moins d'un an, la présidente du Brésil, Dilma Rousseff, se rend mardi pour la première fois en visite officielle à Bruxelles. Le Vieux Continent va mettre les petits plats dans les grands pour accueillir la délégation brésilienne : le président de la Commission, Jose Manuel Barroso, mais aussi le président du Conseil de l'Europe, Herman Van Rompuy, feront honneur à ce partenaire de choix. Avec sa croissance supérieure à 4% par an et ses 364 milliards de dollars de réserves, le Brésil est en effet le seul partenaire de taille à avoir formellement proposé son aide à la zone euro.

Lors du sommet des Brics en marge du G20 de Washington, le ministre des Finances avait proposé que l'ensemble des émergents, armés de leurs 4.000 milliards de réserves de change, rachètent des titres de dette des pays en difficulté. Une proposition intéressée certes, puisque le Brésil comme la Russie ou la Chine craignent qu'une faillite de la Grèce ne plonge l'économie mondiale dans le marasme. Les liens diplomatiques entre le Brésil et l'Europe ont déjà un socle commun. Sur la question du climat, Europe et Brésil étaient parvenus à imposer le seul accord de Copenhague, sur la forêt. Brasilia, qui réclame depuis des années un siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU, se propose aujourd'hui comme médiateur pour la question palestinienne.

Guerre du poulet

"Pour le Brésil, se rapprocher de l'Europe, c'est aussi se démarquer des Etats-Unis", observe un diplomate. Les investissements de l'Europe au Brésil sont d'ailleurs abondants : en 2010, ils ont atteint 14,7 milliards d'euros, ce qui fait du Brésil la première destination de fonds européens parmi les émergents. Mais les relations commerciales entre le Vieux Continent et le Brésil s'appuient surtout sur des échanges commerciaux : le Brésil inonde l'Europe de ses ressources. Un peu trop selon les agriculteurs européens, par ailleurs ravis d'acheter à bon prix du soja OGM au Brésil pour nourrir le bétail. Selon les dernières données d'Eurostat, les exportations de minerai de fer, de café, de tourteaux de soja, de produits alimentaires et de pétrole du Brésil vers l'Europe ont atteint un sommet historique au premier semestre 2011, soit 13 milliards d'euros.

La question du poulet illustre bien la relation d'attraction-répulsion entretenue d'un continent à l'autre. En 2010, l'Europe a en effet interdit, pour des questions d'hygiène, les importations de poulets congelés puis décongelés et vendus sous forme de produits préparés au rayon frais, une spécialité brésilienne. Le Brésil, qui exporte 1,5 milliard d'euros de poulets en Europe chaque année, songe à porter la question devant l'OMC si ses exportateurs, comme Brazil Foods, se trouvent très impactés par cette mesure.

Commentaire 1
à écrit le 03/10/2011 à 14:20
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Le portugal attend toujours cette fameuse aide de lapart du Brésil.

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