Areva veut réduire sa présence en Allemagne

Dans un entretien au quotidien allemand Handelsblatt, le patron du groupe français déclare réfléchir à la "suspension de quelques activités" en Allemagne où le groupe emploie 5700 personnes. Areva entend toutefois profiter de la manne de plusieurs milliards d'euros créée par le démantèlement à venir des 17 centrales nucléaires du pays.
Le président du directoire d'Areva, Luc Oursel

Areva est tenté de réduire sa voilure en Allemagne à la suite de la sortie du nucléaire civil du pays.

Dans un entretien au quotidien allemand des affaires, Handelsblatt à paraître ce mercredi, le président du directoire du groupe, Luc Oursel indique "vérifier [en Allemagne] tout sans tabou".

"Nous examinons de quels services nos clients allemands auront encore besoin et comment se présente la situation pour l'exportation de produits et de services nucléaires à partir de l'Allemagne vers d'autres pays" précise le nouveau patron du groupe français.

Areva emploie 5700 personnes outre-Rhin sur huit sites (essentiellement dans le domaine nucléaire, seuls 300 salariés sont actifs dans les énergies renouvelables) pour un chiffre d'affaires annuel de 1,3 milliard d'euros.

L'interrogation de Luc Oursel porte sur l'accueil fait  "à la technologie nucléaire en Allemagne".

"Nous pourrions arriver à la conclusion de suspendre quelques activités" déclare au Handelsblatt le patron d'Areva. La décision à ce sujet doit être prise en décembre prochain lors du prochain conseil d'administration d'Areva.

"Areva restera présent en Allemagne c'est clair" essaie de rassurer Luc Oursel, " le changement de politique énergétique apportant aussi des opportunités".

Le patron pense aux énergies renouvelables notamment, le groupe français étant présent sur trois sites dans le Nord de l'Aleamgne à cet effet, notamment pour des éoliennes en mer...

Mais Areva entend aussi tirer profit du retrait du nucléaire décidé par la coalition de la chancelière Merkel.

"Nous réfléchissons à la création en Allemagne d'un centre mondial pour le démantèlement de centrales nucléaires" a aussi lâché Luc Oursel au Handelsblatt.

Un excellent calcul puisque la durée du démantèlement complet d'une centrale est estimée à environ 25 ans. A titre d'exemple le démantèlement de la dernière centrale nucléaire de RDA, à Rheinsberg, qui a commencé en 1995 devrait s'achever au plus tôt en 2014.

D'après une analyse de la banque régionale LBBW, le coût du démantèlement d'une centrale devrait atteindre, sur vingt ans, près d'un milliard d'euros.

Or l'Allemagne va devoir démanteler ses 17 centrales, dont la dernière à être arrêtée sera en 2022. L'addition est donc vite faite. La société de conseil Arthur D. Little estime, elle, ce marché à un total d'au moins 18 milliards d'euros...De quoi mettre l'eau à la bouche d'Areva.

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