Fraude fiscale : la liste secrète qui valait trois millions d'euros

Par latribune.fr, avec AFP  |   |  311  mots
Copyright Reuters (Crédits : DR)
L'Allemagne confirme l'achat d'un CD de données regroupant une liste de fraudeurs présumés détenant des avoirs clandestins au Luxembourg.

L'Allemagne a acheté une nouvelle liste de fraudeurs présumés ayant placé clandestinement des avoirs au Luxembourg , a déclaré vendredi le ministère des Finances. "En concertation avec le gouvernement fédéral, l'Etat de Rhénanie-du-Nord-Westphalie a acheté un CD-ROM ayant trait au Luxembourg ", a indiqué la porte-parole du ministère, Silke Bruns, lors d'une conférence régulière du gouvernement.

Les informations contenues sur le CD-ROM seront partagées par tous les Etats fédéraux, a-t-elle ajouté, faisant valoir que le gouvernement "agissait en toute légalité".

Le quotidien Financial Times Deutschland a affirmé vendredi que la Rhénanie-du-Nord-Wesphalie a payé environ trois millions d'euros pour des informations sur les comptes de ressortissants allemands ayant placé des avoirs auprès de la banque HSBC au Luxembourg.

Des poursuites devraient être lancées à partir de novembre, selon le journal.

L'Allemagne s'est lancée ces dernières années dans une croisade contre l'évasion fiscale en utilisant des données bancaires du Liechtenstein et de Suisse, ce qui a engendré des tensions avec ces deux pays.

En 2010, le fisc allemand a récupéré 1,6 milliard d'euros auprès de fraudeurs grâce à l'achat de données volées sur des Allemands ayant placé des avoirs dans ces deux pays, selon la presse.

Un CD-ROM en provenance du Liechtenstein avait été acheté pour 5 millions d'euros en 2008 et avait conduit à l'arrestation spectaculaire de l'ancien patron de la poste allemande, Klaus Zumwinkel, pour fraude fiscale.

En 2009, les autorités allemandes avaient jeté leur dévolu sur des listes de clients de banques suisses, également obtenues contre rétribution. La Cour constitutionnelle allemande a validé le principe de l'utilisation de ces données volées pour traquer les fraudeurs.

Le gouvernement allemand a depuis conclu avec la Suisse un accord fiscal, qui doit toutefois encore être validé par le Parlement.