L'Italie parvient à un accord sur la réforme des retraites

Silvio Berlusconi a finalement réussi à convaincre son allié de la Ligue du Nord de modifier le régime de retraite. Une réforme très attendue par l'Europe.
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« La situation était vraiment dangereuse. Il semblait impossible de trouver un accord sur les retraites. » Après plusieurs mois de tensions au sein de la majorité de droite, Umberto Bossi, leader de la Ligue du Nord, est parvenu à un accord avec son allié Silvio Berlusconi.

Pressé par Bruxelles de revenir mercredi 26 octobre avec un plan de rigueur et de réformes convaincant et après avoir été vertement sermonné au cours du week-end dernier, le président du Conseil italien doit faire face à l'obstruction du parti autonomiste et populiste qui menace de faire tomber l'executif en cas de retouche du système de retraites.

Dès dimanche soir, Silvio Berlusconi avait publiquement annoncé son intention de faire passer l'âge légal du départ en retraite à 67 ans en expliquant : « On est le seul pays à avoir des retraites à l'ancienneté (...) Désormais, avec l'allongement de la durée de vie, cela devient un poids franchement injuste pour les jeunes qui doivent entretenir des personnes qui partent à la retraite à 58 ans et vivent jusqu'à 80 ans. » À l'heure actuelle, l'âge légal du départ en retraite est de 65 ans mais les « pensions d'ancienneté » permettent de partir dès 60 ans avec 36 annuités de cotisation et sans limite avec 40 ans de cotisations.

Entrés souvent très jeunes dans la vie active, ce sont avant tout les ouvriers du Nord du pays où se concentre l'essentiel de l'industrie italienne, et qui forment la base de l'électorat de la Ligue, qui seraient d'abord concernés par une réforme de ces « retraites d'ancienneté ». C'est la raison pour laquelle, Umberto Bossi répète depuis plusieurs mois : « pas touche aux retraites. Les travailleurs ont déjà donné. » Dans cette bataille, la Ligue du Nord peut compter sur le soutien des trois grandes centrales syndicales. « Nous nous opposerons avec décision à toute intervention ultérieure », a mis en garde la Confédération Cgil, qui a ajouté « les âges réels et légaux des retraites sont déjà alignés voire supérieurs à ceux du reste de l'Europe ». L'Ocde indique par exemple que sur la période 2004-2009, l'âge moyen de départ à la retraite pour les Italiens a été de 61,1 ans contre 59,1 pour la France.

Mais la moyenne de l'OCDE est de 63,9 ans. Surtout, jusqu'en 1992, des milliers d'employées de la fonction publique italienne ont pu partir en retraite avec moins de 15 années de cotisations et les « pensions d'ancienneté » continuent de peser sur les comptes alors que l'Italie doit faire face à un endettement public de 120 % du PIB.

Un précédant douloureux

Dans leur lettre conjointe adressée début août au gouvernement italien, Jean-Claude Trichet et Mario Draghi ont ainsi demandé de poser des critères plus stricts « pour obtenir les pensions d'ancienneté » afin d'obtenir des économies budgétaires dès 2012. Hier soir, Silvio Berlusconi était encore à la recherche d'une médiation avec la Ligue du Nord. Avec en mémoire, sa première expérience gouvernementale. En 1994, il avait dû remettre sa démission au bout de 7 mois seulement, Umberto Bossi refusant d'approuver une première réforme des retraites.

Commentaire 1
à écrit le 26/10/2011 à 12:27
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Il va bien, à M.Trichet de s'occuper des retraites en Italie, plutôt que de s'occuper de la situation de l'Euro, les montants des retraites pour les ouvriers de la sidérurgie Italienne, et ceux de FIAT, ne doivent sûrement pas gréver le budget de l'...

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