Fin de l'ère Berlusconi en 2012 ?

D'après les quotidiens transalpins La Stampa et La Repubblica, le Cavaliere aurait accepté de nouvelles élections en mars prochain en échange du soutien de son allié de la Ligue du Nord à ses mesures d'austérité qu'il doit présenter ce mercredi soir au Sommet de Bruxelles.
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Après les gouvernements portugais et irlandais emportés par la crise de leur dette souveraine, le Président du Conseil italien Silvio Berlusconi va-t-il rendre lui aussi son tablier ?

Ce serait le « deal » entre le Cavaliere et ses alliés de gouvernement de la Ligue du Nord, à en croire les quotidiens turinois La Stampa et romain La Repubblica de ce mercredi matin.

La Stampa fait ainsi état d'un « accord secret » conclu la nuit dernière entre Silvio Berlusconi et le leader de la Ligue du Nord, Umberto Bossi, à la résidence romaine du magnat de la télévision italien, au palais Grazioli.

Bossi aurait accepté que le chef de gouvernement italien présente ce mercredi soir au Sommet de l'Union européenne à Bruxelles un plan comprenant notamment l'élévation de l'âge de départ en retraite de 65 à 67 ans. En contrepartie, le Cavaliere aurait accepté de faire convoquer de nouvelles élections législatives en mars prochain, probablement en démissionnant en début d'année 2012.

L'avantage pour la Ligue du Nord, dont les élus risquent tout de même une sérieuse débâcle lors d'un scrutin, est que ces nouvelles élections s'effectueraient selon le mode électoral (dit « Porcellum ») en vigueur mais décrié par presque toutes les forces politiques italiennes, sauf...la Ligue. C'est du moins ce que croit savoir le quotidien de centre-gauche La Repubblica.

En tout cas en précipitant de nouvelles élections, Silvio Berlusconi irait dans le sens du voeu d'une majorité d'Italiens : Selon un sondage de l'institut Ispo publié la semaine dernière par le Corriere della Sera, 43 % des Italiens souhaitent voter à nouveau. Seuls 18 % des Italiens souhaiteraient que Berlusconi demeure, sous une forme ou une autre, à la tête de l'exécutif.

Un quart des Italiens préfèrent une solution typiquement italienne, déjà éprouvée dans les années 1990, justement quand il s'était agi de mettre en ?uvre des mesures d'austérité pour se qualifier pour l'entrée dans l'euro : un gouvernement « technique », indépendant des partis politiques et mené par « une personnalité institutionnelle ».

Cela avait été par exemple le cas avec l'ancien gouverneur de la Banque d'Italie, Carlo Azeglio Ciampi, devenu Président du Conseil en 1993. Et c'est justement un de ces « gouvernements techniques », celui de Lamberto Dini, qui en 1995 avait succédé au premier exécutif de Silvio Berlusconi et de la Ligue du Nord, quand la Ligue avait fini par faire tomber sa coalition avec le Cavaliere. De mauvais souvenirs tant pour Silvio Berlusconi (il avait dû attendre 2001 pour revenir aux affaires, après sa victoire aux législatives) que pour Umberto Bossi.

La Ligue du Nord est beaucoup plus hostile à ce scénario qu'à un nouveau scrutin. « Ce qu'ils veulent ce sont ta démission et celle de notre gouvernement pour mettre à la place un gouvernement technique, mené par Mario Monti [l'ancien commissaire européen à la concurrence, NDLR] » aurait dit Umberto Bossi mardi soir à Silvio Berlusconi, selon la reconstruction faite par La Stampa.

Il semble cependant qu'un nouveau scrutin législatif au printemps 2012 devrait marquer la fin de l'ère du Cavaliere, près de 18 ans après « sa descente en politique » à la faveur de la crise des partis politiques (opération « Mains propres »). Il a lui-même cité l'ancien ministre de la justice Alfano comme son possible successeur.

Encore faudrait-il que le Parti du Cavaliere, « le Peuple de la liberté (PdL) », réussisse à se maintenir au pouvoir. Au vu des derniers sondages, ce sera difficile, mais pas impossible.

La Ligue du Nord recueillerait 9 % des suffrages, selon un récent sondage EMG pour la chaîne de télévision La7, soit mieux que ses 8,3 % atteints lors des dernières législatives, en avril 2008.

C'est le « Peuple de la Liberté » qui y perdrait le plus : il est donné à 27 % dans les sondages, soit dix points de moins qu'aux législatives de 2008.

Consolation pour le Cavaliere, le principal parti d'opposition, le Parti démocrate ne retrouverait pas non plus son étiage d'il y a trois ans (33,2 % des voix) mais seulement 26,1 %. Associé au parti de l'ancien juge Di Pietro et toutes les autres formations de gauche, il pourrait espérer atteindre 44 % des voix.

Commentaires 4
à écrit le 27/10/2011 à 9:11
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donc 2012 devrait être une belle année, du moins sur le plan politique. Les italiens n'ont guère d'un escroc double d'une pathologie d'addiction. De plus ce pays est dote de très belles entreprises, qui ne sont ni des médias véreux, ni des promoteurs...

le 27/10/2011 à 14:23
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Et viva la mafia qui gangrène l'économie italienne depuis des lustres

à écrit le 26/10/2011 à 16:28
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Je préfèrerais la fin de Berlusconi en 2011.

à écrit le 26/10/2011 à 16:06
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Berlusconi, cet homme issu de rien et qui a fait un chemin extraordinaire a tout mon respect. Je ne fais pas partie de ses supporters et je n'ai jamais voté pour lui, mais je sais reconnaître le courage et il en aura eu jusqu'au bout. L'après Berlusc...

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