Etats-Unis : si jeunes et déjà endettés...

Par Jérôme Marin, à New York  |   |  323  mots
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Au bout de leur cursus universitaire, les étudiants américains sont endettés à hauteur de 25.000 dollars. Ils consacrent jusqu'à 15 % de leurs premiers salaires aux intérêts..

Mille milliards de dollars. C'est la barre invraisemblable que devrait dépasser d'ici à la fin de l'année l'encours des prêts étudiants aux États-Unis. Il a quasiment doublé au cours des cinq derniers, dépassant le montant de l'ensemble des prêts à la consommation. Et cette tendance devrait se poursuivre alors que les frais de scolarité ne cessent de progresser. Selon les calculs du College Board, le coût d'une année universitaire dans un établissement public dépasse désormais les 8.000 dollars, en hausse de 8 % par rapport à 2010. Cette facture grimpe à 28.500 dollars dans une université privée. Et il faut compter jusqu'à 60.000 dollars par an pour suivre les cours dans les institutions les plus prestigieuses du pays.

réduction des intérêts

Deux-tiers des étudiants reçoivent bien de bourses d'études. Ceux qui travaillent en parallèle bénéficient également de déductions fiscales. Mais cela ne suffit pas : en moyenne, ils ont emprunté 5.000 dollars en 2010, un bond de 63 % en dix ans (à dollars constants). Au bout de leurs cursus de quatre ans, ils se retrouvent ainsi endettés à hauteur de 25.000 dollars. Selon le département de l'Éducation, le taux de défaut sur les prêts étudiants atteignait l'an passé près de 9 %, deux points de plus qu'en 2007. Une récente étude réalisée par Institute for Higher Education Policy a montré que seulement 37 % des diplômés de 2005 n'étaient pas en retard sur leurs remboursements, qui peuvent atteindre jusqu'à 15 % des revenus pendant vingt-cinq ans.

Devant 4.000 étudiants, Barack Obama a promis mercredi de réduire les intérêts payés par près de 6 millions de jeunes américains ayant contracté un prêt fédéral ou un prêt garanti par le gouvernement. Pas suffisant toutefois pour satisfaire les milliers d'étudiants protestant dans les rangs d' « Occupy Wall Street », frappés par un chômage en hausse et des salaires en baisse.