OMC : dernière ligne droite pour l'adhésion de la Russie

La Géorgie cesse de bloquer la candidature russe, tandis que Vladimir Poutine paraît mieux disposé à faire les concessions nécessaires. Le processus d'adhésion à l'OMC de la Russie devrait être achevé le 15 décembre, selon le conseiller économique du Kremlin, Arkadi Dvorkovitch.
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Le conseiller économique du Kremlin, Arkadi Dvorkovitch, a précisé ce lundi qu'il espère clore le processus d'adhésion de la Russie à l'OMC le 15 décembre prochain. "Si nous arrivons à achever toutes les procédures nécessaires, un groupe de travail se réunira le 11 novembre. Et si la décision de ce groupe de travail est positive, le processus d'adhésion peut être achevé le 15 décembre lors d'une réunion ministérielle", selon lui.

Moscou attend un cadeau de Noël après dix-huit années passées dans l'antichambre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), alors que son économie de 848 milliards d'euros est de loin la plus importante à ne pas faire partie de l'organisation. La Géorgie a cédé à de fortes pressions européennes et américaines et n'exige plus depuis vendredi le règlement d'une dispute avec la Russie sur le contrôle d'une frontière commune comme préalable. La Géorgie était le dernier pays à s'opposer publiquement à l'accession de la Russie à l'OMC, résultant de l'humiliante défaite militaire subie en 2008 par Tbilissi en Ossétie du Sud. Comme les autres membres de l'OMC, la Géorgie dispose d'un droit de veto sur l'entrée d'un nouveau pays dans l'organisation.

D'autres contentieux ont retardé l'intégration de la Russie, comme sa lutte insuffisante contre la contrefaçon et le non-respect de la propriété intellectuelle. Les Européens s'élèvent contre les taxes payées par leurs compagnies aériennes pour le survol de la Sibérie, une ouverture insuffisante du secteur financier russe, et une bureaucratie exagérée au niveau des douanes et de la délivrance de licences. Des points où les négociations entre Européens et Russes ont récemment fait d'importants progrès.

Appréhension de l'élite russe

L'autre facteur décisif est la volonté des autorités russes de se plier aux règles de l'organisation. Une grande partie de l'élite russe voit avec appréhension cette accession, qui priverait le pays des outils pour protéger son industrie manufacturière peu concurrentielle, sans donner en échange le moindre avantage sur ce qui fait sa force : l'exportation de matières premières. Les pros OMC parient sur la facilitation des transferts technologiques vers la Russie, qui permettrait à son économie de se moderniser et de mieux s'intégrer dans l'économie mondiale. Connu pour son scepticisme face à l'OMC, Vladimir Poutine semble avoir récemment changé son fusil d'épaule. Selon l'économiste Anders Aslund, « Poutine a freiné la candidature à l'OMC pendant la présidence de Medvedev. Désormais, il estime que les effets de l'entrée dans l'OMC seront globalement davantage positifs que négatifs ». Natalia Orlova, économiste en chef chez Alfa Bank, juge que « l'effet OMC ne sera positif que si la Russie est capable d'ingérer les nouvelles technologies et d'améliorer son climat d'investissement. Or, cela dépend de la politique du gouvernement ».

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