Industrie manufacturière : la contraction se poursuit en Europe

L'activité manufacturière a continué de se contracter en octobre dans la zone euro, avec pour la première fois depuis deux ans des signes de faiblesse de l'industrie allemande, a indiqué ce mercredi la société Markit qui publie l'indice PMI. En France, l'activité manufacturière poursuit sa contraction entamée depuis trois mois.
Copyright Reuters

Le PMI manufacturier de la zone euro est tombé à 47,1 points contre 48,5 en septembre, selon une seconde estimation qui révise à la baisse des premiers chiffres publiés fin octobre. Il enregistre ainsi son troisième mois de contraction et s'établit à un plus bas depuis juillet 2009.

Un indice au-dessus de 50 points signifie que l'activité progresse. Quand l'indice baisse mais reste au-dessus de ce seuil, cela signifie que la croissance ralentit. Sous le seuil de 50 points, l'activité se contracte.

Fait marquant : le PMI manufacturier allemand se contracte pour la première fois depuis septembre 2009, indique Markit, alors que le moral des industriels allemands était déjà en baisse depuis quatre mois d'affilés.

Dans le même temps, l'industrie a continué de fortement se détériorer en Italie et en Grèce, avec des indices PMI à 43,3 points et 40,5 points.

Ces données "confirment le brusque revers de fortune du secteur manufacturier, auparavant élément moteur de la reprise économique de la zone euro. La production, le volume des nouvelles commandes et les ventes à l'export enregistrent leur plus forte contraction depuis l'été 2009", estime Rob Dobson, chef économiste chez Markit.

Seule bonne nouvelle : l'Irlande est la seule économie à signaler une expansion de la production et du volume de nouvelles commandes en octobre. L'indice PMI s'est établi à son plus haut niveau sur les cinq derniers mois (50,1 points).

D'autre part, les tensions inflationnistes s'atténuent en octobre, note l'économiste de Markit, ce qui entraîne une baisse du prix des achats.

Troisème mois de contraction en France

Confirmant une baisse de la demande constatée par l'Insee dans ses derniers chiffres, l'activité dans l'industrie manufacturière française s'est légèrement redressée en octobre mais continue de signaler une contraction pour le troisième mois consécutif. L'indice du PMI manufacturier reste en deçà de la barre critique des 50 points, à 48,2 points contre 48,5 points en septembre. Il s'agit du troisième mois de contraction consécutif.

Les industriels interrogés attribuent cette tendance "à une plus forte contraction du volume des nouvelles commandes depuis mai 2009". L'enquête révèle en effet qu'il y a eu une nouvelle diminution du volume des nouvelles commandes en octobre, le taux de contraction des ventes affichant même son plus haut niveau depuis plus de deux ans et demi.

"L'accélération de la baisse du volume des nouvelles commandes observée en octobre suggère un maintien de la faiblesse du secteur manufacturier français au cours du quatrième trimestre", relève l'économiste de Markit Jack Kennedy, cité dans un communiqué.

Pour l'économiste, "l'incertitude entourant l'évolution de la crise de la dette européenne affecte désormais le marché intérieur. Plus cette inquiétude persistera, plus grands seront les risques de contraction durable de l'activité", avertit-il.

D'autant que la demande a faibli tant sur le marché intérieur que sur les marchés à l'export, les taux de contraction des ventes globales et des ventes à l'étranger affichant un niveau élevé au cours de la dernière période d'enquête, selon l'étude.

Les industriels français indiquent que cette tendance "reflète l'indécision des clients ainsi que les reports de commandes effectués du fait du manque de visibilité économique actuel".

Conséquence, les entreprises consacrent une partie plus importante de leurs ressources disponibles à la réduction des arriérés de production, conclut l'enquête.

En revanche, les prix des achats ont diminué pour la première fois depuis plus de deux ans, relève l'étude, en raison d'une baisse du prix de certaines matières premières sur les marchés mondiaux, telles que le pétrole et les métaux.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.