Italie : conseil des ministres extraordinaire avant le G20

Le président du Conseil italien a convoqué un conseil des ministres extraordinaire ce mercredi soir, à la veille du sommet du G20, pour discuter de nouvelles mesures à mettre en œuvre face à l'escalade de la crise de la dette.
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Réunions de crise en Italie avant le G20 qui doit se tenir jeudi et vendredi à Cannes. Silvio Berlusconi a convoqué ce mercredi soir un conseil des ministres extraordinaire. Le Trésor a annoncé parallèlement la réunion du comité italien pour la sauvegarde de la stabilité financière, qui regroupe les principaux responsables économiques du pays.

Silvio Berlusconi, déjà déstabilisé par une série de scandales, est soumis à une forte pression de ses partenaires européens, Allemagne et France en tête. Ces derniers redoutent une contagion de la crise à la troisième économie de la zone euro. Sa gestion du dossier est également très critiquée en Italie, où les appels à la formation d'un gouvernement d'union nationale se multiplient.

Le chef du gouvernement a assuré mardi que des réformes économiques seraient mises en oeuvre et s'est engagé à les détailler lors du sommet du G20 qui s'ouvre jeudi à Cannes. Il a réuni ce mercredi matin ses plus proches ministres et conseillers avant la réunion plénière du gouvernement.

Lent et imprévisible

Le cabinet de centre droit a annoncé toute une série de mesures d'austérité durant l'été, visant à rétablir l'équilibre budgétaire à l'horizon 2013, mais leur mise en oeuvre est jugée trop lente et imprévisible. D'autant que l'annonce surprise d'un référendum en Grèce sur le plan de sauvetage du pays a renforcé l'incertitude des investisseurs et leur crainte d'une extension de la crise à l'Italie.

L'écart de rendement entre les obligations italiennes et allemandes à dix ans a ainsi atteint mardi un niveau record et le taux d'emprunt de l'Italie restait supérieur à 6% mercredi. A ce niveau, Rome doit s'attendre à verser des milliards d'euros supplémentaires d'intérêts sur sa dette dans les années à venir. Les économistes s'accordent à dire qu'un taux supérieur à 7% priverait l'Italie d'accès aux marchés obligataires.

Un défaut de paiement de l'Italie serait dévastateur pour la zone euro en raison de la taille de son économie, qui souffre d'une croissance atone et d'une dette publique de près de 1.900 milliards d'euros représentant 120% du produit intérieur brut.

Le comité italien pour la sauvegarde de la stabilité financière, qui se réunit à 15 h, rassemble le ministre de l'Economie, Giulio Tremonti, le gouverneur de la Banque d'Italie, Ignazio Visco, le directeur général du Trésor, Vittorio Grilli, et les présidents du régulateur des assurances Isvap et de l'autorité boursière Consob.

Période critique

Parallèlement, le président Giorgio Napolitano a diffusé mardi soir un communiqué appelant Berlusconi à mettre en oeuvre des réformes sans délai, dans lequel il souligne qu'il est de son devoir de vérifier qu'il existe les conditions à la création d'un gouvernement élargi. "Dans cette période critique, le pays peut compter sur un large éventail de forces politiques et sociales, conscientes de la nécessité d'une nouvelle perspective de choix partagés, que réclament l'Europe, l'opinion internationale et les acteurs financiers et économiques", peut-on lire. "Le chef de l'Etat considère qu'il est de son devoir de vérifier que les conditions existent pour mettre en place une telle perspective."

Silvio Berlusconi pourrait être remplacé

Le président Giorgio Napolitano n'a pas le pouvoir de démettre Berlusconi tant que celui-ci dispose d'une majorité parlementaire. Cependant, si les divisions déjà patentes au sein de la coalition de droite devaient s'accentuer et provoquer une crise, il aurait le pouvoir de désigner un nouveau président du Conseil.

"C'est un avertissement", estime Anna Chimenti, professeur de droit constitutionnel à l'université de Foggia. "Napolitano est comme un arbitre qui siffle quand les règles ne sont pas respectées. Il est en train de donner un coup de sifflet."

Dans une autre déclaration, les principales fédérations industrielles et bancaires appellent Berlusconi à agir immédiatement ou à "en tirer les conséquences". Mardi, l'opposition avait appelé à la formation d'un nouveau gouvernement avant le sommet du G20.

Commentaire 1
à écrit le 02/11/2011 à 16:28
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Si seulement les Italiens étaient un peu plus chauvin, il auraient moins de dettes. En Italie on se croit interessant si on a une voiture qui vient d'ailleurs. Et c'est presque pout tout comme ça, suf pour la nourriture.

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