La "taxe Tobin" défendue par les démocrates américains au G20

Deux démocrates élus au Congrès américain ont dévoilé mercredi une proposition de loi visant à créer une taxe sur les transactions financières, sujet qui sera abordé lors du G20 de Cannes. Cet impôt est cependant loin de faire l'unanimité.
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Des démocrates américains pour une "taxe Tobin". Le représentant Peter DeFazio et le sénateur Tom Harkin ont proposé qu'une taxe de 0,03% sur les échanges d'actions, d'obligations et de produits dérivés entre en vigueur à partir de 2013. Des propositions similaires ont été déposées ces dernières années au Congrès américain, sans résultat.

Les démocrates américains insistent pour créer ce nouvel impôt à l'échelle internationale.  Pourtant, les Etats-Unis, de même que le Japon, l'Inde ou le Brésil sont opposés à une telle taxe, l'une des initiatives phares que la France espérait faire avancer lors de sa présidence du G20.

Ce projet fiscal est également soutenu par le couple franco-allemand. Les ministres des Finances du G20 ont déjà rejeté massivement à la mi-octobre ce projet mais Paris et Berlin espèrent la remettre sur la table jeudi et vendredi à Cannes pour réunir suffisamment de pays dans un "groupe leader" qui préparerait sa mise en place. La Grande-Bretagne a jugé mercredi peu probable qu'une telle taxe soit mise en place tant qu'elle ne serait pas adoptée à l'échelle mondiale.

"Nous espérons que (le président Barack Obama) dira au secrétaire (au Trésor Timothy) Geithner de ne pas aller (au G20) dans un état d'esprit fermé", a dit DeFazio lors d'une conférence de presse. Selon lui, les Etats-Unis devraient considérer la taxe Tobin, du nom de son théoricien dans les années 1970, comme "un moyen potentiel pour l'Union européenne et les Etats-Unis d'ôter de la volatilité aux marchés".

Selon les deux élus démocrates, le taux proposé est suffisamment bas pour ne pas avoir de conséquences sur le "trading" traditionnel et ne frappera que celui à haute fréquence, qu'ils qualifient de plaie de l'économie mondiale.

Financer le développement

La Commission européenne a proposé fin septembre une taxe européenne sur les transactions financières à partir de 2014. Selon cette proposition, les transactions réalisées à l'extérieur de l'Europe seraient également taxées, à partir du moment où elles impliquent une banque ou tout autre établissement financier du Vieux continent, afin d'éviter toute fuite des capitaux.

La taxe ne concernerait en revanche pas les particuliers ni les opérations sur le marché primaire de la dette souveraine et les émissions d'action en Bourse. Les chiffres avancés par l'exécutif communautaire portent sur un impôt de 0,1% sur les échanges d'actions et d'obligations et de 0,01% sur les échanges de produits dérivés.

Le dispositif pourrait permettre de lever quelque 30 milliards d'euros par an, selon plusieurs estimations préliminaires au sein de l'exécutif communautaire.

Plusieurs grandes entreprises sont vent debout

Les représentants des plus grandes entreprises mondiales, réunis mercredi lors du B20 ("Business 20"), se sont opposés au projet de taxe sur les transactions financières. De même, les groupes de pression de l'industrie de la finance aux Etats-Unis ont immédiatement dénoncé la proposition de loi démocrate.

La taxe sur les transactions financières est l'un des chevaux de bataille des organisations non-gouvernementales qui comptent sur elle pour financer le développement. Les deux élus démocrates américains y voient plutôt un moyen de renflouer les caisses de l'Etat et espèrent qu'elle sera examinée par la commission chargée de trouver des pistes pour la réduction du déficit.

Commentaire 1
à écrit le 03/11/2011 à 13:19
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Avec tout le nombre de taxes deja existantes il ne devrait y avoir aucun déficit, surtout en France. C'est la preuve que l'ultra fiscalité francaise ne marche pas et est contre productive. Il est très instructif de constater que c'est dans les pays l...

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