Papandréou plus que jamais proche de la sortie

Les partis politiques grecs négociaient âprement ce dimanche un accord de coalition susceptible de prouver aux autres pays de la zone euro que la Grèce est déterminée à poursuivre sur la voie de l'austérité pour éviter la faillite.
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Branle-bas de combat à Athènes. L'urgence est grande puisque le ministre des Finances Evangelos Venizelos doit retrouver ce lundi à Bruxelles ses homologues de la zone euro, inquiets de la fragilité de la situation politique en Grèce.

Cette fragilité menace l'adoption par le parlement grec de nouvelles mesures d'austérité exigées par l'Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI) en échange de leur aide financière. Olli Rehn, commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, a déclaré dimanche à Reuters que les Européens se préparaient à tous les scénarios, y compris à une sortie de la Grèce de la zone euro.

Ilias Mossialos, porte-parole du gouvernement, a jugé qu'un accord était proche et que l'opposition pourrait exprimer clairement ses intentions dans un délai de quelques heures.

Dans le cadre de ses efforts pour dégager un consensus national, le président Karolos Papoulias a rencontré ce dimanche le chef de file de l'opposition conservatrice, Antonis Samaras. Le gouvernement socialiste grec doit pour sa part se réunir de manière informelle dans la journée. "Cette incertitude qui torture le peuple grec doit cesser. Nous devons trouver une solution", a dit le chef de l'Etat avant son entretien à huis clos avec le chef de Nouvelle Démocratie.

Antonis Samaras a cependant rejeté tout compromis sans démission préalable du Premier ministre George Papandréou. Il réclame aussi la tenue rapide d'élections législatives anticipées. "Je suis décidé à aider. Si Papandréou démissionne, tout se mettra en place", a-t-il déclaré, sans préciser explicitement s'il participerait à un gouvernement de coalition.

Démission de Papandréou ?

Le chef du gouvernement est dans une position d'autant plus précaire qu'il ne semble plus jouir du soutien de sa majorité parlementaire depuis sa proposition, abandonnée depuis, de référendum sur le plan d'aide européen de 130 milliards d'euros difficilement arraché le 27 octobre.

Une telle consultation aurait pu déboucher sur un refus des Grecs de subir de nouvelles mesures d'austérité après deux années de baisses des salaires et des retraites, de coupes claires dans les dépenses publiques, de privatisations et de hausses d'impôts.

Un responsable du parti socialiste a déclaré dimanche qu'un accord de coalition pourrait être conclu dans la soirée et que George Papandréou démissionnerait dans la foulée.

Telemachos Hitiris, député du Pasok, a ajouté que cet accord devait porter sur les objectifs et sur la durée de vie du futur gouvernement et sur l'identité du Premier ministre.

Des élections pourraient ensuite être organisées en janvier ou février, a-t-il dit.

La presse grecque avance une multitude de scénarios, tout en semblant affligée par le spectacle offert par la classe politique. Le quotidien Kathimerini évoque ainsi un "marchandage à bord du Titanic".

Evangelos Venizelos, qui conduit les négociations au nom du Pasok, espère ne pas se présenter les mains vides lors de la réunion de l'Eurogroupe lundi à Bruxelles.

Les dirigeants européens, en premier lieu la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy, ont prévenu la Grèce qu'elle ne toucherait pas un centime de plus si elle ne s'engage pas, par un vote du parlement sur de nouvelles mesures d'austérité, à appliquer sa part du contrat. L'Etat grec a besoin de la sixième tranche de l'aide promise par le FMI et l'UE sous peine de se retrouver en situation de faillite en décembre.

Dimanche, l'Union européenne a accentué la pression sur la Grèce pour qu'Athènes instaure rapidement un gouvernement de large coalition. "Nous avons appelé à un gouvernement d'union nationale, restant persuadés qu'il s'agit de la manière convaincante de rétablir la confiance et d'honorer les engagements", a déclaré à l'agence Reuters Olli Rehn, commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires.

 

Commentaire 1
à écrit le 06/11/2011 à 18:44
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Quand on constate le pouvoir de la finance sur le "pouvoir" d'un élue du peuple, on ne peut plus douter de la privatisation de l'Europe pour des intérêts particuliers!

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