D'Athènes à Dublin, l'Europe réduit ses déficits à marche forcée

Depuis le déclenchement de la crise des dettes souveraines, l'austérité s'est étendue dans toute l'Europe du Sud et l'Irlande, pour tenter de rassurer les investisseurs.
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Grèce

Depuis la révélation de l'étendue des déficits et de la dette publics après le retour au pouvoir des socialistes fin 2009, les Grecs ont dû subir une cure d'austérité drastique, mêlant hausses d'impôts (TVA), baisses des salaires et des pensions de retraite des fonctionnaires, privatisations et coupes claires dans les dépenses de l'État, en échange de l'aide financière de l'UE et du FMI. Cette politique, qui a plongé le pays dans une profonde récession sans remettre suffisamment à niveau les comptes publics, a provoqué des grèves et des manifestations violentes à Athènes.

Italie

Alors que l'Italie a été mise sous surveillance par le FMI lors du G20 de Cannes, Silvio Berlusconi a confirmé l'engagement d'atteindre l'équilibre budgétaire dès 2013 et de réduire sa dette colossale (autour de 120 % du PIB). Dans cet objectif, un plan d'économies supplémentaires d'environ 59 milliards d'euros a été approuvé cet été. Le Conseil des ministres a adopté un paquet de mesures qui devrait être voté mardi au Sénat et qui prévoit entre autres la libéralisation de certaines professions et des services publics locaux, la vente de biens immobiliers publics ou encore la simplification administrative pour les infrastructures énergétiques. Silvio Berlusconi a promis à ses partenaires européens qu'il adoptera d'autres mesures comme l'augmentation de l'âge légal de départ à la retraite à 67 ans en 2026 et la réforme du marché du travail.

Espagne

Le socialiste José Luis Zapatero, qui joue son avenir lors des élections du 20 novembre, a annoncé ces derniers mois plusieurs mesures impopulaires dont la réduction de 5 % du salaire des fonctionnaires et la suppression de l'allocation pour les chômeurs en fin de droits, et s'efforce de trouver quelque 5 milliards d'euros supplémentaires dans le budget 2012. Madrid s'est engagé à réduire son déficit public, qui avait explosé à 11,2 % du PIB en 2009. Après l'avoir réduit à 9,2 % fin 2010, le gouvernement vise 6 % cette année et 2,1 % en 2014.

Portugal.

Le gouvernement portugais veut ramener son déficit à 4,5 % du PIB en 2012 (après 5,9 % fin 2011). La diminution de 1,5 milliard d'euros d'achats publics, l'annulation des grands travaux et la diminution de 4,5 % du budget des municipalités entraîneront une contraction de 2,5 % de l'économie. La santé et l'éducation perdront 1,4 milliard d'euros. Très subventionné, le secteur des transports sera restructuré, et les privatisations poursuivies. La maîtrise des dépenses du secteur public sera maintenue : gel des salaires, suppression de services, impôts exceptionnels. La TVA intermédiaire de 13 % passera à 23 %. Le temps de travail des salariés portugais sera augmenté de 30 minutes par jour.

Irlande

Dublin vient d'annoncer 12,4 milliards d'euros d'économies supplémentaires au cours des quatre prochaines années pour atteindre ses objectifs de réduction du déficit, alors que la croissance devrait être plus faible (1,6 %) que prévu en 2012, après 1 % cette année. Le déficit public devrait descendre à 10,3 % du PIB cette année, contre 32,4 % en 2010, et le pays s'est engagé à passer sous la barre des 3 % en 2015. Pour atteindre ces objectifs, Dublin envisage 7,75 milliards d'euros de coupes dans les dépenses et 4,65 milliards d'augmentation de ses recettes. Des mesures qui seront inscrites dans le budget 2012, dévoilé le mois prochain.

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