Le départ annoncé de Berlusconi n'a pas apaisé les tensions sur la dette italienne

Le rendement de l'emprunt à dix ans de l'Etat italien a franchi la barre des 7% ce mercredi matin. Le chef du gouvernement démissionnera juste après l'adoption par le parlement des mesures promises à l'UE, qui interviendra d'ici dimanche. Silvio Berlusconi a au surplus annoncé qu'il ne se présenterait pas aux élections législatives anticipées qui pourraient se tenir prochainement.
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Pour les intervenants sur les marchés obligataires, l'annonce du départ de Silvio Berlusconi pose visiblement davantage de questions qu'il ne résout une crise. Pour la première fois depuis l'avènement de l'euro sur les marchés, le taux des emprunts d'Etat italien à 10 ans a franchi la ligne des 7%. Un cap qui risque de rendre insoutenable le niveau actuel de la dette italienne, de 1.900 milliards d'euros (120% du PIB). Et le marché semblait avoir bien à trouver un plafond.

A 11h40, le taux s'établissait à 7,36% alors qu'il avait interrompu sa marche à 6,76% mardi. Soit 60 points de base en l'espace d'une demi séance de négociation. Autre baromètre de l'appréhension des marchés à l'égard de la dette italienne, le différentiel de taux avec l'Allemagne a, là encore, franchi un nouveau cap, au-delà des 500 points de base aujourd'hui, pour se hisser jusqu'à 564 points de base.

La présidence italienne a annoncé mardi soir que le président du Conseil démissionnerait à l'issue que Silvio Berlusconi démissionnerait après l'adoption au parlement de la loi de Finances. De fait, cette décision ouvre une période de très fortes incertitudes politiques sur la suite des évènements en Italie. Selon certains traders, la Banque centrale européenne tenterait de contrer le mouvement, sans grand succès. Ces derniers temps, elle avait en effet renforcé sa présence sur le marché de la dette italienne. Lundi, l'institution a déclaré avoir racheté la semaine passée - la première sous le mandat Draghi - 9,52 milliards d'euros de dette, portant à 183 milliards ses rachats depuis le début de son programme.

Le président Giorgio Napolitano a déclaré ce mercredi après-midi qu'une nouvelle loi sur la stabilité financière serait approuvée d'ici quelques jours. Elle sera approuvée d'ici dimanche, a précisé Gianfranco Fini, président de la chambre basse du parlement. Le président a précisé aussi qu'un nouveau gouvernement serait formé sous peu ou alors le parlement serait dissous et des élections organisées.

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