Portugal : face à l'austérité le malaise social grandit

Alors que les syndicats ont appelé à une grève générale le 24 novembre, des travailleurs portugais se sont mis en grève dés ce mercredi pour protester contre l'annonce par le gouvernement d'un Plan de restructuration des transports.
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Les syndicats du secteurs des transports publics portugais sont satisfaits: leur première journée d'action est un succès. Cette forte mobilisation est la conséquence de l'inquiétude qui règne dans le secteur après l'annonce par le gouvernement d'un Plan de restructuration des transports (PET): fusions, cessations et licenciements sont au programme de ce plan prévu jusqu'en 2015.

La coordination des grèves partielles a permis des perturbations sans toutefois empêcher l'activité économique à Lisbonne et Porto. Il a fallu pourtant s'armer de patience, notamment dans la capitale portugaise où le métro a entamé le mouvement de paralysie de 6h à 10, suivi ensuite par les bus. Le trafic ferroviaire, sur les grandes lignes mais aussi sur le réseau local, a été fortement perturbé deux fois dans la journée. Tandis que les ferries, indispensables à la mobilité à Lisbonne, sont restés à quai plusieurs heures.

En pleine grève, mardi, le ministre de l'économie, Alvaro Santos Pereira a présenté le PET comme "la planche de salut" du secteur des transports dont la dette cumulée atteint 17 milliards d'euros et représente 10% du PIB. "Ne rien faire reviendra à éliminer tout transport public dans le futur", a ajouté le secrétaire d'Etat aux transports.

Tour de chauffe et risque de contagion

Pour les médias portugais, le mardi noir des transports a servi de "tour de chauffe" à la grève générale unitaire prévue le 24 novembre. D'ici là, les perturbations dans les transports vont se poursuivre. La fonction publique entrera dans la danse samedi 12 novembre, pour protester contre la suppression des primes de vacances et de noël en 2012 et 2013. Les indignés, les étudiants devraient aussi manifester.

La contestation s'amplifie alors que le parlement s'apprête à examiner le projet de loi de finances pour 2012. Un budget considéré par le Premier ministre lui-même, Pedro Passos Coelho, comme "le plus difficile de tous les temps et qui va exiger de grands sacrifices de la part des Portugais". Le Premier ministre redoute les conséquences de l'agitation sociale au moment même où la "troïka" de l'aide internationale vient d'envoyer à Lisbonne sa deuxième mission d'analyse de la situation économique et financière. En jeu : un nouveau chèque de 8 milliards d'euros. Pedro Passos Coelho va peut être négocier "des conditions plus souples pour appliquer les mesures de l'accord signé avec le FMI et l'Europe en contrepartie des 78 milliards d'euros d'aide". Lisbonne met en avant les efforts fournis -bien que la reprise soit loin d'être au rendez-vous- alors que l'on prévoit une contraction de 2,5% de l'économie l'an prochain. Les grèves et les manifestations pourraient contrarier les prétentions du gouvernement.

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