Malgré la récession, le Portugal n'aura pas besoin de rallonge financière

Le Portugal, actuellement sous assistance financière, ne devrait pas avoir besoin d'un renforcement du plan d'aide international, a estimé mercredi à Lisbonne le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker.
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"Je ne pense pas que le Portugal ait besoin d'une aide allant au-delà des 78 milliards d'euros", montant du plan de sauvetage accordé en mai dernier au Portugal , a affirmé Jean-Claude Juncker à l'issue d'une rencontre avec le Premier ministre portugais, Pedro Passos Coelho. "Il n'y aura jamais d'euro sans le Portugal", a-t-il souligné, se disant "très satisfait des efforts du Portugal ".

Troisième pays de la zone euro à faire appel à une aide extérieure après la Grèce et l'Irlande l'an dernier, le Portugal est actuellement soumis à l'évaluation de ses créanciers, dont les représentants ont débuté lundi leur deuxième mission trimestrielle sur la mise en oeuvre du plan de rigueur et de réformes.

La mission de la troïka UE-FMI-BCE, d'une durée d'environ deux semaines, doit décider du versement de la troisième tranche du prêt accordé au Portugal, d'un montant de quelques 8 milliards d'euros. Mais Passos Coelho a récemment indiqué que son gouvernement saisirait cette occasion pour demander des "ajustements" et davantage de "flexibilité" à l'exigeant programme.

"Il ne s'agit aucunement d'une renégociation des montants, des objectifs ou des délais", a-t-il précisé mardi aux côtés de Jean-Claude Juncker. "Le Portugal est en train d'appliquer son programme et réaffirme que tous ses objectifs seront intégralement atteints", a garanti le chef du gouvernement.

Pour le chef de file de la zone euro, "certains ajustements techniques seront nécessaires". "Mais je ne peux pas dire que nous serons favorables à un ralentissement des efforts ou à débloquer plus d'argent. Les objectifs doivent être respectés", a-t-il affirmé.

Malgré ces propos optimistes, la situation se dégrade au Portugal. Les syndicats sont dans la rue, et le pays s'attend en 2012 à la pire récession économique depuis 1975, lorsque le PIB avait chuté de 5%.

Parmi les signaux alarmants, l'indicateur monétaire M1 a significativement chuté en octobre, poursuivant une baisse annualisée de 21% en 2011. L'évolution négative de cet indicateur signifie que les banques n'émettent plus de crédit, et/ou qu'elles font face à une fuite des dépôt vers l'étranger.

Hier, le gouverneur de la banque centrale Carlos Costas ne s'est pas voulu très rassurant : "le moment que nous vivons est très grave. Ce qui est en jeu c'est le rôle de l'Europe et le fait d'être européen sur la scène internationale", a-t-il dit lors d'une conférence.

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