Les créanciers internationaux de la Grèce vont presser samedi les partis politiques du pays de s'engager par écrit à soutenir les mesures d'austérité requises pour obtenir un nouveau plan de sauvetage et éviter la faillite.Des représentants de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international (FMI) rencontreront notamment le chef de file de Nouvelle Démocratie (ND, conservateurs) qui s'est dit ouvertement réticent à apporter son soutien à la cure d'austérité imposée par les bailleurs de fondsLa troïka s'entretiendra également avec les autres partis de la nouvelle coalition au pouvoir, le parti socialiste de l'ancien Premier ministre George Papandréou (Pasok) et le parti d'extrême-droite LAOS, pour évaluer leur engagement à mettre en oeuvre une vague de coupes budgétaires et de hausse d'impôts.
"Un choix clair et sans équivoque par écrit"
Signe de la pression qui pèse sur Athènes, le ministre néerlandais des finances, Jan Kees de Jager, a prévenu vendredi que les partis allaient devoir "faire un choix clair et sans équivoque par écrit" en signant un engagement."Est-ce qu'ils sont avec nous ou pas? Nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre plus longtemps", a-t-il dit.Les dirigeants européens, lassés de l'incapacité d'Athènes à atteindre ses objectifs budgétaires, craignent que les partis politiques rechignent à s'engager à mettre en oeuvre des réformes impopulaires avant les élections législatives du 19 février. Le dirigeant de ND, Antonis Samaras, a ainsi d'ores et déjà annoncé sa volonté d'obtenir la majorité absolue lors du scrutin afin de renégocier les conditions du plan de soutien européen.
Croissance négative de 2,8% en 2012
Les créanciers ont prévenu qu'ils bloqueraient le versement des huit milliards d'euros du premier plan d'aide nécessaires à Athènes pour éviter le défaut de paiement dès le mois prochain. Conclu en octobre à Bruxelles, le nouveau plan de sauvetage de 130 milliards d'euros est censé couvrir la totalité du besoin de financement de la Grèce jusqu'en 2014. Le projet de budget grec 2012, dévoilé vendredi, prévoit une contraction de 2,8% du produit intérieur brut (PIB) grec, qui avoisine 220 milliards d'euros, après celle de 5,5% attendue cette année. Le texte vise à dégager dès 2012 un excédent budgétaire primaire, c'est à dire un solde positif hors service de la dette, afin de commencer à réduire le fardeau de la dette publique, qui dépasse 30.000 euros par habitant.