Les islamistes vont gouverner le Maroc

Comme en Tunisie, les islamistes modérés ont remporté les législatives. Le chômage élevé des jeunes sera le premier défi du nouveau gouvernement.
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Les islamistes ont le vent en poupe. Après Ennahda en Tunisie, c'est au Parti justice et développement (PJD) dirigé par Abdelilah Benkirane, d'accéder au pouvoir, en remportant les élections législatives anticipées organisées vendredi au Maroc. Depuis le référendum de juillet et la modification de la constitution qui a suivi, le roi doit désormais désigner le futur Premier ministre au sein du parti vainqueur. Le Premier ministre islamiste, dirigera une coalition à laquelle pourraient participer l'Istiqlal, parti du Premier ministre sortant, Abbas El Fassi, et l'Union socialiste des forces populaire (USFP). Le nouveau gouvernement devra remettre sur pied une économie marocaine fragile. Le mal qui la ronge : un chômage des jeunes qui dépasse les 30 % en ville, alors que la moitié de la population a moins de 25 ans. La plupart de ces jeunes pointe au chômage pendant plus d'un an avant de décrocher un emploi bien souvent précaire. Les diplômés du supérieur ne sont pas mieux lotis. La nouvelle vague de bac + 5, élite marocaine habituellement embauchée par l'administration, se retrouve aujourd'hui face à une pénurie d'emplois qualifiés. Quelques milliers d'entre eux avaient pris part aux manifestations pacifiques du Mouvement du 20 février. Vendredi, ils étaient toujours dans la rue pour réclamer du travail.

Relancer l'économie

En outre, la mauvaise conjoncture économique a tout de même révélé les faiblesses du Maroc. L'industrie textile, pilier de l'économie, a subi la baisse de la demande européenne. Le pays, dépourvu de ressources énergétiques, a également fait les frais de la flambée des prix de l'énergie, alors que ses voisins producteurs de pétrole en ont récolté les fruits. Et avec les événements du « printemps arabe » qui ont agité l'Afrique du Nord depuis fin 2010, les revenus du tourisme ont chuté.

Pour relancer l'économie, les politiques pensent investissements étrangers. Pour Abdellatif Ouahbi, du parti Authenticité et modernité, c'est la clé. Mais plutôt que de renforcer les relations existantes avec une Europe en pleine crise, l'avocat propose de se tourner vers des pays dynamiques, comme le Brésil ou les États du Golfe. Maguy Kakon, du Parti du centre social, fait le même constat : « Obtenir un visa pour un déplacement professionnel en France est compliqué, il faut compter au moins quatre jours. Pour le Brésil, c'est immédiat », remarque-t-elle, preuve que les barrières érigées par les pays du Nord persistent. Le PJD, en revanche, continue à privilégier des rapports avec la France en la plaçant en tête des priorités en matière de politique étrangère. Quant à la possibilité d'une intégration économique de la région, les relations tendues entre Rabat et Alger empêchent toute avancée.

 

Commentaire 1
à écrit le 28/11/2011 à 14:25
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