Selon Christian Noyer, la situation financière s'est aggravée

Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a estimé mercredi que la situation sur le front financier "s'était considérablement aggravée en Europe et dans le monde ces dernières semaines", mais ne prévoit pas un scénario de récession en France.
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Même si le gouverneur de la Banque de France constate que la situation financière s'est fortement aggravée, il reste confiant pour la zone euro et pour la France. "Nous assistons désormais à une véritable crise financière, qui perturbe les marchés financiers sur une grande échelle", a déclaré Christian Noyer lors d'une conférence à Singapour. Cependant, pour la France, il ne retient pas le scénario de la récession économique. Selon lui, les mesures budgétaires prises par la France étaient suffisantes et l'exposition des banques françaises à la Grèce tout à fait gérable.

"Dans une période de perturbation intense des marchés, il est essentiel de garantir que le mécanisme de transmission de la politique monétaire fonctionne effectivement. Cela pourrait impliquer des interventions temporaires et exceptionnelles sur les segments de marchés où les dysfonctionnements sont les plus apparents", a ajouté Christian Noyer, qui est membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne.

Il n'est toutefois pas entré dans les détails. Des sources ont confié la semaine dernière à l'agence Reuters que la BCE examinait la possibilité sans précédent d'étendre la maturité de ses prêts aux banques à deux, voire même trois ans, voulant éviter que la crise de la zone euro ne provoque un assèchement du crédit qui étoufferait son économie.

Christian Noyer a en revanche exclu cette semaine un rachat massif de dettes souveraines par la BCE pour soulager la pression sur les pays les plus exposés à l'envolée des rendements obligataires. L'inflation en zone euro va revenir à l'objectif de la BCE dans les tout prochains mois, a également déclaré le membre du conseil de l'institution de Francfort, ajoutant que tout ce qui était nécessaire serait fait pour éviter la déflation ou pour lutter contre l'inflation.

Deux ans après avoir éclaté, la crise de la dette menace de faire dérailler l'économie mondiale et s'aggrave un peu plus chaque jour. Au niveau de la zone euro, Christian Noyer a déclaré que le niveau des rendements des emprunts souverains ne reflétait pas la réalité, au lendemain d'une adjudication d'emprunts italiens où les rendements ont atteint près de 8%.

Ces coûts, similaires à ceux qui avaient déclenché les plans d'aide internationale à la Grèce, à l'Irlande et au Portugal, sont jugés intenables au-delà de quelques semaines. "La faiblesse essentielle de l'Europe ne réside pas principalement dans la fragilité de tel ou tel de ses éléments", a estimé Christian Noyer. "Cette fragilité vient de sa difficulté à organiser et à gérer en temps de crise les interactions complexes qui se produisent au coeur du système financier." "Il est essentiel de stabiliser les marchés obligataires européens", a-t-il dit, insistant sur "un nécessaire degré d'ajustement budgétaire".

Commentaires 2
à écrit le 17/12/2011 à 9:56
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Écrit début 2010, et en plus ils nous prennent pour des ânes, les théoriciens du complot mis au banc des accusés avait parfaitement raison. Crise et chuchotements ?uro : l?hypothèse du pire La crise budgétaire grecque, devenue crise de l?euro, n?es...

à écrit le 15/12/2011 à 11:01
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La situation économique s'est aggravée, j'ai vraiment peine à vous croire M. Noyer, surtout avec des gens de votre qualité qui sont très bien payés pour leur haute compétence et qui sont légions en France ! Non la France est entre de bonnes mains !

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