Conférence de Durban : la petite astuce des négociateurs pour arrondir leurs fins de mois

Quelque 20.000 participants de 195 pays se retrouvent durant deux semaines à Durban. Un séjour qui rapportera jusqu'à 4.800 dollars à chacun des négociateurs des pays du Sud.
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Les 24 et 25 novembre, avant le début de la conférence de Durban, un des deux « clubs » onusiens chargés des outils du protocole de Kyoto, le JISC (Joint Implementation Supervisory Committee), s'est retrouvé deux jours durant dans la petite ville d'Afrique du Sud pour sa ving-septième conférence. Pour la dizaine de membres du JISC, qui supervise les projets de réduction de CO2 localisés dans l'ex-Europe de l'Est, la conférence de Durban durera donc 15 jours complets au lieu de 12. « La réunion n'était pas très utile, on avait rien à caler. Mais les représentants des pays du Sud ont insisté pour la faire. Il faut dire qu'ils ont tout intérêt à ce que les négociations se prolongent à cause de leurs 'per diem' », s'énerve un des participants, soulevant ainsi un problème inhérent aux négociations du climat.

Au Qatar en 2012

Pour assurer la participation des représentants des pays du Sud aux négociations, le protocole de Kyoto a distingué ses signataires en deux groupes : les pays de l'OCDE appartiennent à l'Annexe I, alors que ceux de l'Annexe II sont théoriquement des pays en voie de développement. Si les représentants de l'Annexe I financent leurs déplacements, ceux de l'Annexe II se voient gratifiés de 400 dollars de défraiement par jour, ou « per diem », durant chaque conférence. Soit nettement plus que leurs dépenses réelles. Pour la conférence de Durban, les représentants percevront 4.800 dollars. « Au Bengladesh, c'est plus que le salaire annuel des fonctionnaires ! Ils ont donc intérêt à décider que les négociations durent un maximum », constate le représentant.

Hors des conférences annuelles, les représentants du JISC, comme du CDM, se retrouvent plusieurs fois par an. « Le mécanisme onusien a tendance à s'auto-entretenir ; d'ailleurs ce qui préoccupe vraiment les participants, c'est de savoir où se tiendra la prochaine conférence », déplore un spécialiste. La réponse est tombée hier : avant même que l'on sache si le protocole de Kyoto est maintenu, et donc si ses clubs se poursuivent, le rendez-vous a été pris pour novembre 2012, au Qatar.

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