Cameron intransigeant sur les intérêts britanniques

Par Tristan de Bourbon, à Londres  |   |  337  mots
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Le Premier ministre s'oppose à toute mise en place d'une taxe sur les transactions financières.

Le Premier ministre britannique David Cameron n'entend pas déroger à sa ligne de conduite même après avoir rencontré successivement la chancelière allemande et le président français. Il menace de « ne pas signer un traité qui ne contient pas les garanties » visant à protéger les intérêts britanniques. « Tant que nous les obtenons, le traité ira de l'avant ; si nous ne pouvons les obtenir, ce ne sera pas le cas. (..) Nos collègues de l'Union européenne doivent savoir que nous n'accepterons pas un changement du traité qui ne protège pas nos intérêts. » David Cameron, un eurosceptique déclaré, s'oppose avant tout à la mise en place de la taxe Tobin sur les transactions financières, qui rendrait moins compétitive le secteur financier.

Impasse

Le leader du Parti conservateur se trouve néanmoins dans une impasse. Il sait pertinemment que son intransigeance vis-à-vis de Bruxelles peut entraîner sa propre chute. Politiquement, suivre la ligne tracée par les membres les plus eurosceptiques de son Parti, qui réclament un référendum sur la relation du Royaume-Uni avec l'Europe, provoquerait une rupture avec ses alliés libéraux-démocrates, des pro-européens affirmés. Ses porte-paroles répètent sans relâche que les changements attendus dans le traité ces prochains jours ne requerront pas de transferts de souveraineté et donc de vote populaire. En outre, d'un point de vue économique, David Cameron ne peut se permettre de faire échouer le plan de sauvetage de la zone euro. Le plan quinquennal de réduction du déficit de son responsable des Finances George Osborne a déjà été révisé à la baisse suite aux incertitudes continentales, qui ont touché l'activité des entrepreneurs britanniques. L'explosion de la zone euro accentuerait ce phénomène et engendrerait à coup sûr l'échec de son propre programme, essentiellement basé sur la reprise de l'activité du secteur privé pour compenser la forte réduction des dépenses et des investissements publics.