Les populistes suisses n'auront pas de second siège au gouvernement fédéral

L'UDC a échoué à faire élire un deuxième ministre par le parlement suisse ce mercredi. Elle doit à présent décider si elle reste ou non dans le gouvernement.
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C'est un échec pour les populistes suisses de l'UDC. Le premier parti de la Confédération voulait en effet ce mercredi conquérir un deuxième siège dans le conseil fédéral, le gouvernement de la confédération composé de sept membres élus pour quatre ans par le parlement. En vain.

"Formule magique"

Pourtant, en théorie, même si les dernières élections d'octobre avait marqué un recul du parti au niveau national, cette demande était on ne peut plus légitime dans la logique des institutions helvétiques. Depuis 70 ans, la Suisse est régie par une "formule magique" qui accorde un nombre de sièges au conseil fédéral proportionné au rapport de force dans le conseil national, chambre basse du parlement.

Nouveau parti

Mais avec la montée en force de l'UDC depuis une dizaine d'années, cette "formule magique" s'est déréglée. Les populistes étaient parvenus à obtenir un deuxième siège en 2003 en la personne de son leader Christoph Blocher. Mais en 2007, la personnalité controversée de ce dernier avait suscité une réaction des députés suisses qui lui avait préféré une élue des Grisons, Evelyne Widmer-Schlumpf. Exclue de l'UDC, la nouvelle conseillère fédérale avait fondé un nouveau parti, le Parti bourgeois-démocrate (PBD) qui a obtenu 9 sièges aux dernières élections fédérales.

Incertitudes sur le maintien de l'UDC au gouvernement

L'UDC espérait rétablir sa situation lors de l'élection du conseil fédéral de ce mercredi en obtenant un second siège. Mais un front du refus s'est à nouveau formé et Evelyne Widmer-Schlumpf, très apprécié dans la Confédération pour son sérieux et son travail, a été réélue. Et comme les Socialistes et les Libéraux ont également renouvelés leurs deux sièges au conseil fédéral, voici l'UDC, malgré sa place de premier parti de Suisse, à nouveau cantonnée à un poste, celui d'Ueli Maurer. Que va décider la formation de Christoph Blocher ? Elle doit, avant le 28 janvier prochain, décider si elle veut ou non conserver ce siège. La gifle qu'elle a reçue ce mercredi pourrait lui donner la tentation de se retirer dans une opposition frontale au gouvernement, comme elle l'avait fait pendant un an en 2008. Or, en Suisse, l'opposition a les moyens constitutionnels de ralentir et de gêner la politique du gouvernement. Mais il n'est pas sûr que l'UDC, qui a laissé quelques plumes dans la scission du PBD, prendra le risque de s'opposer au reste de la classe politique helvétique.

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