François Fillon cherche à calmer le jeu avec Londres

Par latribune.fr, avec Reuters  |   |  428  mots
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Le Premier ministre a appelé ce vendredi le vice-Premier ministre britannique pour tenter d'apaiser la Grande-Bretagne, irritée par les commentaires peu obligeants sur son économie venus de Paris.

François Fillon a appelé vendredi le vice-Premier ministre britannique, Nick Clegg, pour tenter de calmer le jeu avec Londres, à la suite de commentaires peu obligeants sur son économie venus de Paris.

Des propos tenus jeudi à Sao Paulo par le Premier ministre lors d'un déplacement au Brésil ont été interprétés par la presse britannique comme un questionnement du "triple A" dont jouit la Grande-Bretagne. "La crise n'est pas finie et il est probable que nous ayons encore à affronter des secousses", a notamment déclaré le chef du gouvernement français. "Les marchés et les agences de notation ont leur logique. Ils sont, dans l'immédiat, dans l'instantané. Mais ce qui importe, ce n'est pas leur jugement d'un jour, c'est la trajectoire politiquement structurée et budgétairement rigoureuse que l'Europe, que la France ont décidé d'adopter", avait-il ajouté.

Le Premier ministre "ne voulait en aucun cas remettre en cause la notation du Royaume-Uni", déclare-t-on vendredi dans son entourage. Ses propos concernaient davantage la politique des agences de notation et visaient à militer pour davantage de gouvernance de la zone euro, ajoute-t-on de même source.

Nick Clegg, chef de file des libéraux démocrates britanniques, n'a pas tardé à réagir après sa conversation téléphonique avec François Fillon. "Le vice-Premier ministre a accepté son explication mais a fait comprendre que les récentes remarques émanant de membres du gouvernement français au sujet de l'économie britannique étaient tout simplement inacceptables et que des mesures devaient être prises pour baisser le ton", lit-on dans un communiqué de ses services.

Le ministre français de l'Economie, François Baroin, n'avait rien fait pour apaiser le climat entre les deux pays en estimant vendredi matin qu'il valait mieux être français que britannique dans la crise économique qui ébranle l'Europe. Le ministre s'exprimait sur Europe 1 après une attaque en règle du gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, sur les agences de notation, auxquelles il a reproché de ne pas regarder les données fondamentales de l'économie, prenant l'exemple selon lui très noir du Royaume-Uni.

François Baroin s'est adressé implicitement au gouvernement de David Cameron. "On n'a pas de leçons à donner, mais on n'a pas de leçons à recevoir. On en a reçu quelques-unes mais c'est vrai que la situation économique de la Grande-Bretagne, elle est aujourd'hui très préoccupante, et qu'on préfère être français que britannique en ce moment", avait déclaré encore le ministre français.