Le républicain Boehner s'oppose au compromis fiscal au Congrès américain

Le président républicain de la Chambre des représentants a exprimé dimanche son opposition au projet approuvé par le Sénat démocrate sur une prolongation pour deux mois d'une exonération de charges salariales payées par 160 millions d'Américains. Ce projet, adopté à une large majorité samedi par le Sénat, est pourtant le fruit d'un compromis conclu vendredi soir entre négociateurs républicains et démocrates, que John Boehner présentait encore samedi comme une victoire pour son camp.
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Dimanche, au cours de l'émission "Meet the Press" sur NBC, le président de la Chambre a effectué un virage à 180° en affirmant que cet accord était source d'incertitude pour les travailleurs américains comme pour leurs employeurs. Il a invité le Congrès à repousser sa trêve hivernale pour permettre la conclusion d'un accord portant à un an la durée de l'exonération.

"Il est assez évident que moi-même et les membres de notre groupe, nous nous opposons au projet du Sénat. Il ne porte que sur deux mois", a précisé John Boehner.

Il a réclamé une reprise des discussions entre dirigeants de la Chambre et du Sénat alors que les représentants sont censés se prononcer lundi sur le projet sénatorial.

Le président démocrate Barack Obama, favorable dans un premier temps à une prolongation d'un an de l'exonération de charges, a exhorté le Congrès à adopter au plus vite le compromis bipartite de vendredi sous peine de porter atteinte à la croissance et à l'emploi.

"Il est temps que les républicains de la Chambre cessent de faire de la politique politicienne et terminent le travail au profit du peuple américain", a réagi Dan Pfeiffer, directeur de la communication de la Maison blanche, dans un communiqué.

Démocrates et républicains ne sont pas parvenus à s'entendre sur une prolongation d'un an car ils s'opposent sur les moyens de financer la mesure. Les premiers réclament la suppression de baisses d'impôts pour les plus riches tandis que les seconds exigent des baisses de dépenses.

En s'opposant au projet du Sénat, John Boehner s'aligne sur la frange conservatrice de son parti, soutenue par la mouvance du Tea Party, qui fait de la lutte contre le poids de l'Etat fédéral une priorité.

Le président de la Chambre, qui jouit d'une image de pragmatique, craint toutefois qu'une éventuelle hausse mécanique des taxes, dès le mois de janvier, en cas d'absence d'accord soit imputée par les Américains aux républicains et que ces derniers en paient le prix lors des élections présidentielle et législatives de novembre.

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