Dmitri Medvedev promet des réformes politiques

Pour son dernier discours annuel devant les parlementaires, le président russe a annoncé une libéralisation du système politique. Mais c'est en réalité une tâche qu'il transmet, comme un cadeau empoisonné, à son successeur probable Vladimir Poutine.
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Le président russe prononçait ce jeudi le dernier discours de son mandat devant la Douma et Dmitri Medvedev a presque immédiatement démarré son propos par une attaque contre l'opposition, accusée « manipuler les citoyens russes ». Dans un contexte marqué par des manifestations sans précédents dans les rues depuis deux semaines, il s'est dit ouvert aux « critiques constructives », mais pas à celles venant de « provocateurs » et « d'aventuristes ». Le monde politique russe traverse des turbulences inhabituelles causées par le retour implacable de Vladimir Poutine à la présidence lors des élections du 4 mars prochain, et par la très controversée victoire de son parti Russie Unie aux législatives du 4 décembre dernier.

Le président russe, qui doit en principe intervertir ses fonctions avec Vladimir Poutine et diriger le prochain cabinet ministériel, a ensuite repris son ton habituel pour défendre le bilan de son unique mandat. À la grande surprise des observateurs, il n'a pas du tout évoqué la politique qu'il entendait mener en tant que chef du futur gouvernement. Durant les trois quarts de son discours de 1 heure, Dmitri Medvedev s'est flatté d'avoir surmonté la crise, avec une croissance économique de 4 % par an en moyenne et deux millions de chômeurs en moins par rapport à 2008. Selon lui, « la Russie est devenue la sixième économie mondiale ». Medvedev affirme également avoir trouvé des solutions aux problèmes démographiques, déclenché une profonde modernisation de l'économie, renforcé la société civile, transformé le système judiciaire, modernisé l'armée et lutté contre la corruption. Sur ce dernier point, le président annonce des mesures visant à « contrôler les dépenses personnelles des fonctionnaires dans l'immobilier, le foncier et les titres boursiers ». Son bilan dans la lutte anti corruption laisse pourtant à désirer. La Russie se classe au 143e rang mondial sur 183 selon Transparency International, et la taille moyenne des pots-de-vin n'a fait qu'augmenter depuis dix ans. La corruption est le lot commun des entreprises (contrôles administratifs, achats immobiliers, raccordement aux services publics) comme des particuliers (entrée à l'université, soins hospitaliers, etc.).

Le suffrage universel

Dmitri Medvedev a repris l'initiative récente de Vladimir Poutine consistant à réintroduire les élections de gouverneurs régionaux au suffrage universel (ils sont aujourd'hui nommés par le Kremlin). Il a proposé que soit abaissée la principale barrière empêchant les partis d'opposition de participer aux scrutins. Soit la collecte de signatures de citoyens, qui baissera de 2 millions aujourd'hui à 100.000 pour les candidats de partis non représentés au parlement. Le Kremlin instrumentalise ainsi la commission électorale pour écarter les partis et les leaders représentant une alternative sérieuse à l'indéboulonnable Vladimir Poutine. Une alternative que Dmitri Medvedev a jusqu'au bout refusé d'incarner.

Commentaires 3
à écrit le 25/12/2011 à 9:01
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Les partisans du NOM (nouvel ordre mondial) ne veulent plus de Poutine pour que la finance internationale nous avilissent davantage. Par l'endettement, nos pseudos démocrates (Obama, Sarkozy et toute la clique) nous ont asservis pour plusieurs généra...

à écrit le 24/12/2011 à 17:15
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Non Dmitri, les sionistes ne veulent pas de réformes mais éliminer Poutine !

à écrit le 23/12/2011 à 14:47
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On est un peu dans la même configuration en France avec la question des parrainages. Que l'on veuille réduire le nombre de candidats potentiels est déjà anormal, mais qu'on mette des bâtons dans les roues de candidats sérieux est illégitime en Russie...

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