Le Kremlin : «Nous respectons les manifestants, mais ils sont en minorité»

Au lendemain de la manifestation qui a rassemblé 120.000 personnes à Moscou, selon les participants, 29.000 selon la police, le porte-parole du premier ministre se veut rassurant et Poutine parle de «modernisation» du système politique russe.
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Une foule immense d'opposants russes s'est rassemblée samedi à Moscou. Cette mobilisation a été supérieure au rassemblement qui s'était tenu quinze jours plus tôt et qui était déjà considéré comme un défi sans précédent pour Vladimir Poutine, arrivé au pouvoir en 2000.

Le premier ministre, candidat à la présidentielle de 2012, a «toujours le soutien de la majorité» en Russie, affirme au lendemain de la manifestationson porte-parole, Dmitri Peskov.

«En ce qui concerne les exigences des manifestants, leur opinion a été entendue. Nous la respectons. Les gens qui sont descendus dans la rue sont une partie très importante de la société mais ils sont en minorité», estime Dmitri Peskov.

Vladimir Poutine a promis une «modernisation» du système politique russe, dont le président Dmitri Medvedev a annoncé jeudi les grandes lignes qui assouplissent notamment les règles électorales et restaurent l'élection des gouverneurs, nommés par le Kremlin depuis 2004.

Samedi, l'opposition a revendiqué quelque 120.000 manifestants contestant la victoire aux législatives du 4 décembre du parti au pouvoir «Russie Unie», tandis que la police a fait état de 29.000 protestataires. Aucun chiffre de source indépendante n'est disponible.

Néanmoins, le nombre évoqué par les forces de l'ordre semble sous-estimé. La police a indiqué à l'agence Interfax que son calcul partait du principe qu'un manifestant occupait deux mètres carrés. Or, selon les journalistes de l'AFP sur place, la foule était bien plus compacte.

La perspective Sakharov, lieu de la manifestation, était noire de monde. La manifestation s'est achevée sans incident peu après 14 heures, heure suisse, avec l'adoption d'une déclaration réclamant notamment «des législatives anticipées» et «la libération des prisonniers politiques».

La mobilisation des Moscovites a donc été en hausse par rapport à la première manifestation, le 10 décembre. La police avaitestimé que 25.000 personnes s'étaient rassemblées, les médias et l'opposition 50.000 à 80.000.

L'un des leaders du mouvement de contestation, Alexeï Navalny, a dès lors promis «un million» de manifestants à Moscou contre le régime de Vladimir Poutine, lors du prochain rassemblement, dont la date n'a pas été fixée.

Les manifestants ont reçu le soutien de l'ex-ministre des Finances, Alexeï Koudrine, que Vladimir Poutine décrivait la semaine dernière comme «un ami». Il s'est rendu à la manifestation et a réclamé des «législatives anticipées». L'ex-ministre a ensuite appelé à un dialogue entre le pouvoir et l'opposition pour éviter «une révolution».

Le Conseil consultatif pour les droits de l'Homme auprès du Kremlin a lui aussi apporté son appui, jugeant nécessaire la tenue d'»élections législatives anticipées», en raison notamment «de bourrages d'urnes, de falsifications».

Des rassemblements moins importants ont aussi eu lieu dans une vingtaine d'autres villes russes, avec 4000 personnes à Saint-Petersbourg et de 1000 à 2000 à Nijni-Novgorod (Volga), Tcheliabinsk (Oural), Samara (Volga), Tomsk (Sibérie) et Krasnodar (sud).

«Les chances de Poutine de se faire élire à la présidence en mars 2012 sont élevées, mais il ne pourra pas enrayer sa chute de popularité. Il lui faudra changer de système», estime l'analyste du centre Carnegie, Nikolaï Petrov. Ajoutant: «Mais je ne crois pas qu'il en soit capable».

Commentaires 9
à écrit le 25/12/2011 à 16:12
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En coupant la poire en deux, il y avait peut-être 60000 manifestants sur 10 millions de moscovites. Même en tenant compte du froid, cela ne fait pas grand-chose. Il serait intéressant de savoir combien de dollars et d'euros (à vite changer) les trait...

le 26/12/2011 à 10:04
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Par vos propos excessifs et outrancier,vous contibuez fortement a la mediocrite ambiante, Monsieur. ah, si seulement, vous aviez pu converser avec Poutine, le monde en aurait ete boulverse.

le 26/12/2011 à 10:11
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Ca tient a peu de choses, l'histoire ! Si seulement vous aviez parle l'Allemand , vous seriez passes, vous et lui, de la courtoisie a la politique et l'economie et le monde en eut ete change. Dommage ! Par vos propos excessifs, outranciers et sans n...

le 31/12/2011 à 9:56
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Alan John. Attendez seulement quelques mois et l'on verra qui a raison. Puis quand, en France, on sera vraiment dans la "merde" appelez-moi. Peut-être, pourrais-je faire quelque-chose. Pas pour vous, mais pour les générations futures...Sans Amitié ! ...

à écrit le 25/12/2011 à 15:47
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Il a oublier de mentionner que parmi cette minorité tu as surtout les communistes et les extrêmes droite qui cherchent à prendre le pouvoir. Mais j'ai pas capté pourquoi les pays de l'anti-communisme et de l'anti-racisme défendent ces partis politiqu...

le 25/12/2011 à 16:50
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Les putains de La Tribune ne veulent pas écrire ce que Mc Cain a dit il y a une dizaine de jours. Si vous ne me croyez pas: regardez ABC News! Cet ex-candidat républicain a promis à Mr Poutine; avec l'aide des Drônes US, le même sort que celui de Kad...

à écrit le 25/12/2011 à 14:32
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Entendre les minorités c'est faire preuve de démocratie. En France c'est le contraire ; lorsque la majorité s'est exprimé lors du dernier Référendum, la démocratie a prie une claque.

à écrit le 25/12/2011 à 13:32
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Voilà le trio infernal 2011 : Berlusconi / Sarkozy / Poutine. Avec ca si la planète ne prends pas feu, c'est que Dieu nous garde.

à écrit le 25/12/2011 à 11:43
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Il aurait pu aussi bien dire : "nous respections les minorités sauf s'ils sont manifestants"

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