Mitt Romney s'impose au Nevada, mais Gingrich l'attend au Texas

Mitt Romney a remporté sans surprise samedi les caucus républicains du Nevada, signant dans cet Etat de l'Ouest américain sa troisième victoire sur les cinq scrutins qui ont déjà eu lieu depuis le début des primaires.
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L'ex-gouverneur du Massachusetts est crédité d'un score de 44% des voix après dépouillement de 43% des suffrages, près du double de son plus proche rival, Newt Gingrich, donné autour de 26% et qui a annoncé qu'il irait jusqu'au bout de sa candidature.

Suivent l'élu "libertarien" Ron Paul et l'ex-sénateur Rick Santorum, qui ferme la marche.

Candidat malheureux à l'investiture républicaine en 2008, l'homme d'affaires mormon obtient une troisième victoire, la deuxième d'affilée cette semaine après son triomphe le 31 janvier en Floride. Il s'est aussi imposé dans le New Hampshire le 10 janvier.

Il conforte un peu plus son statut de favori dans le processus qui doit désigner l'adversaire républicain de Barack Obama pour l'élection présidentielle du 6 novembre, même si sa victoire dans le Nevada était pratiquement jouée d'avance tant cet Etat s'apparente à un fief électoral pour lui.

Le Nevada, où il s'était imposé avec plus de 51% des voix lors des primaires de 2008, jouxte l'Utah, où Mitt Romney a en partie construit sa réputation nationale en sauvant de la faillite le comité d'organisation des Jeux olympiques d'hiver de Salt Lake City de 2002.

DYNAMIQUE PORTEUSE JUSQU'AU "SUPER TUESDAY"

Très touché par la crise, le Nevada, qui présente le plus fort taux de chômage du pays avec 12,6% de la population active sans emploi, constituait en outre un terrain particulièrement favorable au fondateur du fonds d'investissement Bain Capital, qui met en avant ses compétences en matière d'entreprises et d'économie. La présence d'une importante communauté mormone parmi l'électorat ne pouvait pas non plus le desservir.

"Ce n'est pas la première fois que vous me donnez votre voix, mais cette fois je vais la porter jusqu'à la Maison blanche", a-t-il promis à ses partisans réunis à Las Vegas.

"L'Amérique a besoin d'un président capable de remettre l'économie en état parce qu'il comprend l'économie, moi, je la comprends et je la remettrai en état", a-t-il poursuivi.

Sur le plan comptable, il lui reste cependant beaucoup de chemin à parcourir: les 28 délégués représentant le Nevada à la convention nationale du Parti républicain sont en effet répartis à la proportionnelle. Il faudra au total 1.144 délégués pour être assuré de l'investiture.

Mais ce nouveau succès le place dans une situation particulièrement favorable avant que le Colorado, le Minnesota et le Missouri se prononcent mardi puis que les résultats des caucus du Maine, étalés sur une semaine, soient annoncés, samedi prochain. Suivront l'Arizona et le Michigan le 28 février.

Il y a quatre ans, Romney avait gagné le Colorado, le Minnesota, le Maine et le Michigan.

En outre, sa victoire dans le Nevada ancre un peu plus l'idée que des quatre candidats républicains encore en lice, il est le mieux à même de battre le président démocrate: c'était samedi l'avis de 75% des votants républicains, selon un sondage sortie des urnes sur les motivations des électeurs diffusé par le New York Times.

"Je pense qu'il est le seul qui puisse battre Obama", résume George Peterson, un ex-membre de l'US Air Force rencontré à la Chaparral High School de Las Vegas, l'un des 125 sites où avaient rendez-vous les républicains du Nevada.

GINGRICH DONNE RENDEZ-VOUS AU TEXAS

Romney est également arrivé en tête dans la quasi-totalité des groupes d'électeurs, modérés, conservateurs, partisans du Tea Party, hommes ou femmes.

Ses rivaux s'attendaient à souffrir dans le Nevada (Gingrich n'y a pas dépensé un dollar de publicité, Santorum n'y a pas fait une seule apparition) et vont devoir continuer à faire le dos rond, peut-être jusqu'au "Super Tuesday", le 10 mars. A condition qu'ils puissent maintenir leur campagne car les financements commencent à manquer.

La légitimité de leur candidature, ou plutôt leur maintien dans la campagne, pourrait aussi faire débat alors que des républicains estiment que le moment est venu à présent de s'unir derrière un candidat et de concentrer leurs critiques sur Obama.

Mais Gingrich n'en démord pas: "Nous continuerons notre campagne jusqu'au bout, jusqu'à Tampa", a-t-il réaffirmé samedi soir lors d'une conférence de presse à Las Vegas.

Le héraut de la "révolution conservatrice" du début des années 1990, dont la candidature a déjà été enterrée deux fois depuis l'été dernier mais qui a su rebondir en l'emportant en Caroline du Sud, se voit même revenir à la hauteur de Romney lorsque le Texas aura voté, le 3 avril prochain.

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