Etats-Unis : encore 1.300 milliards de dollars de déficit budgétaire en 2012

Par AFP  |   |  557  mots
Copyright Reuters
La Maison Blanche table sur un trou représentant 8,5% du PIB pour l'exercice budgétaire en cours. En septembre, l'administration espérait un déficit bien moins élevé.

La Maison Blanche prévoit que le déficit des Etats-Unis pour l'année budgétaire en cours atteindra 1.330 milliards de dollars, soit 8,5% du PIB, a indiqué vendredi à l'AFP un haut responsable de l'administration du président Barack Obama.

Selon ce responsable s'exprimant sous couvert de l'anonymat, la proposition de budget que le président doit envoyer lundi au Congrès envisagera un déficit de 901 milliards de dollars pour l'année budgétaire 2013, qui débutera le 1er octobre prochain, un mois avant l'élection présidentielle lors de laquelle M. Obama remettra son mandat en jeu.

Ces 901 milliards représentent 5,5% du produit intérieur brut des Etats-Unis, selon le Wall Street Journal qui a révélé ces chiffres vendredi.

L'évaluation de la Maison Blanche du déficit budgétaire 2012 est nettement supérieure à celle du Bureau du budget du Congrès des Etats-Unis (CBO), organisme indépendant des élus, qui l'avait estimé le 31 janvier à 1.079 milliards de dollars.

Mais début septembre 2011, l'exécutif espérait encore que le déficit pour l'année budgétaire 2012 serait contenu à 956 milliards de dollars, soit 6,1% du PIB.

Le président Obama avait pris ses fonctions en janvier 2009 dans des conditions très difficiles, avec une activité économique en chute et un déficit béant qui en fin d'exercice avait battu tous les records, à plus de 1.400 milliards de dollars (10% du PIB).

Le déficit n'est que peu descendu lors des deux exercices suivants, se stabilisant aux alentours de 1.300 milliards de dollars en 2010 et 2011.

Pour 2013, le CBO avait été plus optimiste que la Maison Blanche, voyant l'économie repartir nettement et le déficit chuter à 585 milliards de dollars (soit 3,7% du PIB).

Les Etats-Unis se sont engagés avec leurs partenaires du G20, au sommet de Toronto (Canada) en juin 2010, à diviser par deux entre 2009 et 2013 le déficit budgétaire rapporté au PIB. Cela suppose pour eux qu'il tombe l'année prochaine à 5% du PIB.

Dans ses dernières projections budgétaires en août, la Maison Blanche avait affirmé que les Etats-Unis tiendraient cet engagement, avec un déficit de 3,9% du PIB.

Les dernières estimations pourraient toutefois évoluer à la lumière d'une reprise de l'emploi apparemment plus vigoureuse que prévu: le taux de chômage officiel est tombé à 8,3% de la population active en janvier, une baisse de 0,4 point en deux mois.

La proposition de budget de M. Obama prévoit plus de 350 milliards de dollars pour stimuler l'emploi, 476 milliards de dépenses pour les infrastructures et 360 milliards d'économies dans les dépenses sociales.

M. Obama doit cohabiter depuis début 2012 avec un Congrès où ses adversaires républicains sont en position de force, en particulier à la Chambre des représentants qui a la haute main sur toutes les décisions budgétaires.

Les élus conservateurs s'opposent systématiquement à toute hausse de la fiscalité et souhaitent que les déficits budgétaires soient réduits en rognant dans les dépenses, alors que M. Obama souhaite laisser expirer les cadeaux fiscaux consentis aux plus aisés par son prédécesseur républicain George W. Bush.

Le dirigeant démocrate a également proposé un taux plancher d'imposition de 30% pour les personnes dont les revenus annuels dépassent le million de dollars, dispositif rejeté par les républicains qui estiment qu'il découragerait les "créateurs d'emplois".