Barack Obama propose de renforcer la fiscalité des Américains les plus riches

Par Reuters  |   |  664  mots
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Le budget 2012 de l'Etat fédéral américain table sur un déficit de 1.300 milliards de dollars. Il prévoit des mesures de soutien à l'économie et un alourdissement de la fiscalité pour les plus riches.

 

Barack Obama a plaidé lundi pour d'importantes mesures de relance de la croissance et pour un alourdissement de la fiscalité des hauts revenus, lors de la présentation de son projet de budget pour l'année fiscale 2013, que le camp républicain a aussitôt vivement critiqué.

Le président des Etats-Unis, qui briguera en novembre un second mandat à la Maison blanche, prévoit d'allouer 350 milliards de dollars (265 mds d'euros environ) à des programmes de créations d'emploi et 476 milliards (360 mds d'euros) à de grands travaux, concernant notamment les réseaux routier et ferré et la construction d'établissements scolaires.

Le budget pour l'année fiscale 2013, qui s'ouvrira le 1er octobre, prévoit d'autre part d'allouer des fonds à une augmentation des effectifs dans les secteurs de l'éducation, de la police et des pompiers, tout en prorogeant des déductions fiscales destinées à doper l'emploi.

Concernant les recettes, Barack Obama propose de taxer les revenus des millionnaires à hauteur de 30%, idée phare de son discours sur l'état de l'union, le mois dernier, et table sur 4.000 milliards d'économies sur dix ans, conformément au plan dévoilé en septembre.

Il est prévu en outre de fixer le taux d'impôt sur les dividendes au niveau de la plus haute tranche d'imposition, qui est actuellement à 35% mais doit être relevée à près de 40% l'année prochaine.

"Nous avons construit ce budget autour de l'idée que notre pays a toujours donné le meilleur de lui-même quand chacun avait son compte", a déclaré Barack Obama lors d'un déplacement à Annandale, en Virginie. "Il récuse la politique économique du 'débrouillez-vous' qui a creusé le fossé entre Américains riches et pauvres."

"Au moment où notre économie renoue avec la croissance et crée des emplois à un rythme plus soutenu, nous devons faire tout notre possible pour préserver la reprise", a ajouté le président.

Le projet de budget offre au président sortant une occasion d'exposer son programme et de présenter ses adversaires républicains comme les candidats des nantis. Le mouvement conservateur dénonce quant à lui des dépenses inconsidérées et lui reproche de vouloir alourdir la fiscalité.

"Le budget d'Obama est une insulte aux contribuables américains", a jugé Mitt Romney, favori de la course à l'investiture républicaine pour la présidentielle du 6 novembre.

"Ce projet n'est pas du tout une loi de financement, c'est une plate-forme de campagne", a estimé de son côté Mitch McConnell, chef de la minorité républicaine au Sénat. "Il est mauvais pour les créations d'emplois, mauvais pour les retraités, et il va aggraver la situation économique", a-t-il continué.

Le projet de budget prévoit un déficit de 901 milliards de dollars, contre 1.330 milliards cette année. Cette somme, supérieure aux estimations avancées en septembre par la Maison blanche, représente 5,5% du Produit intérieur brut (PIB) attendu en 2013, contre 8,5% en 2012.

Obama s'était engagé en 2009 à réduire de moitié le déficit budgétaire d'ici 2013. Mais la Maison blanche fait valoir que l'ampleur de la récession survenue après son arrivée à la présidence a dicté des mesures d'exception, et estime qu'il était plus important de préserver la croissance que d'imposer des mesures d'austérité.

Concernant l'étranger, Obama propose que les Etats-Unis octroient une aide militaire de 1,3 milliard de dollars à l'Egypte, soit un niveau équivalent à celui des années précédentes malgré les tensions suscitées par les poursuites judiciaires contre des ONG américaines en Egypte. Certains parlementaires avaient souhaité la suspension de l'aide financière au Caire si le dossier des ONG n'était pas réglé.

Barack Obama propose par ailleurs de débloquer 800 millions de dollars d'aide économique pour les pays du "printemps arabe" au Proche-Orient et en Afrique du Nord, où les régimes autoritaires ont été renversés l'an dernier. Le texte ne stipule pas quelle somme sera allouée à chacun de ces pays.