Fin 2011, l'économie française était en meilleure santé que l'allemande

Par Ivan Best  |   |  376  mots
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Au cours du dernier trimestre 2011, le PIB français a crû de 0,2%, alors que celui de l'Allemagne a reculé de 0,2%. Les exportations, avec, au premier chef, les ventes d'Airbus, ont soutenu l'activité dans l'hexagone

C'est un résultat inattendu:  la situation économique de la France est meilleure que celle de l'Allemagne. En tous cas, pendant le dernier trimestre 2011, au cours duquel le PIB a crû de 0,2% en France, alors qu'il baissait de 0,2% en Allemagne, par rapport au trimestre précédent. Quant à l'ensemble de la zone euro, elle accuse un recul de 0,3% sur la même période.  S'agissant de la France, le chiffre tombe évidemment à pic, le jour où Nicolas Sarkozy annonce sa candidature : la crise est là, mais la France ne s'en sort pas si mal. Bien sûr, à considérer l'ensemble de l'année 2011, le résultat n'est pas le même : la croissance française atteint péniblement 1,7% -chiffre conforme à la dernière prévision du gouvernement, contre 3,1% Outre-Rhin.
Rien de bien glorieux, s'agissant du dernier trimestre 2011 en France,  mais le pouvoir en place évite le symbole négatif.  Elément rassurant, cette petite progression de 0,2% de la richesse produite, fin 2001, ne tient pas à des facteurs techniques, tels que les variations de stocks, qui pourraient amener à s'interroger sur sa validité. Bien au contraire, les stocks auraient un effet négatif sur la croissance, les entreprises procédant à d'importants déstockages, anticipant un ralentissement important de l'activité.
Comme François Baroin s'en félicite, ce sont l'ensemble des grandes composantes de la demande qui ont tiré l'activité fin 2011. La consommation, très mollement, avec une hausse de 0,2%, mais certains économistes craignaient une évolution négative. L'investissement des entreprises a augmenté de 0,9%, ce qui, dans le contexte actuel, apparaît comme une bonne surprise. Surtout, les exportations ont progressé de 1,2%, toujours par rapport au trimestre précédent. La branche « matériel de transport » s'est distinguée, avec une hausse de 7,9% de ses ventes à l'étranger. Il ne s'agit pas de ventes de voitures particulières ou de trains, mais d'avions : les performances exceptionnelles d'Airbus se voient bel et bien dans les comptes nationaux. Des performances à l'export qui se traduisent par une forte hausse de la production hexagonale : la branche matériel de transport affiche une hausse de 4,6% de sa production au cours du seul quatrième trimestre 2011, et de 4,5% sur l'ensemble de l'année 2011. Alors même, que, pour l'ensemble de l'industrie, le gain est limité à 0,3% fin 2011.