Elections législatives sur fond de violence au Salvador

Le Salvador, plus petit pays d'Amérique centrale, ravagé par la violence et la pauvreté, vote dimanche pour élire députés et conseillers municipaux, et pourrait voir le président Mauricio Funes (gauche) privé de majorité, à deux ans de la fin de son mandat.
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 Avec 35 députés sur 84 au Parlement unicaméral élu pour trois ans, le Front Farabundo Marti de libération nationale (FMLN) du président Funes, premier président de gauche depuis la fin de la guerre civile en 1992, gouverne grâce à une alliance avec un groupe parlementaire de droite.

L'Arena, principal parti d'opposition au Salvador, compte 19 sièges et les derniers sondages donnaient les deux partis majoritaires à égalité, autour de 25% des intentions de vote chacun, alors que 25% des sondés se disaient indécis.

En troisième place, à moins de 10%, on trouvait le parti Gana (droite), dont 14 députés actuels votent avec le FMLN, parti issu de la guérilla des années 80 (la guerre civile a fait près de 75.000 morts), qui préside le Congrès depuis 2009.

La gauche a fait campagne sur l'emploi et la pauvreté quand la droite a promis de nouvelles mesures contre la violence, parfaite synthèse des fléaux qui sévissent dans ce pays de 6,1 millions d'habitants, niché sur la côte pacifique.

Plus petit pays d'Amérique centrale, le Salvador est toutefois la troisième économie de la région mais compte plus d'un tiers de la population sous-employée ou au chômage et affichait un Produit intérieur brut par habitant de 7.600 USD par an et par habitant en 2011.

Ce pays à l'économie dollarisée depuis 2001 est dépendant pour un sixième de ses ressources des "remesas" (envois d'argent de l'étranger par les expatriés) et quasiment un tiers des Salvadoriens vivent aux Etats-Unis.

Si durant les trois premières années de la gestion de Mauricio Funes le sous-emploi est passé de 40 à 36% de la population active, la situation reste critique, avec une croissance économique de 2% en 2011 et 38% de la population sous le seuil de pauvreté, d'après la Banque mondiale.

Le président a cependant lancé quelques programmes sociaux, comme la gratuité d'accès aux soins médicaux.

Le pays constitue également avec ses voisins du Honduras et du Guatemala le "Triangle du nord", zone où sévissent à la fois les narcotraficants (notamment depuis que le Mexique a intensifé sa lutte contre le trafic de drogue) et les "maras" (groupes criminels mafieux), particulièrement implantés au Salvador, où l'on enregistre plus de 4.000 meurtres par an.

Selon des agences onusiennes, on rencenserait 900 groupes criminels dans la région, constitués de 70.000 membres. D'après la police salvadorienne, 7.000 d'entre eux sont incarcérés dans le pays.

D'après l'ONU, ces trois pays affichent parmi les plus forts taux d'homicides au monde (Honduras, 82 pour 100.000 habitants en 2011 (record mondial), El Salvador 65 et Guatemala 40).

Les 4,5 millions d'électeurs salvadoriens éliront également 262 conseils municipaux, pour lesquels les intentions de vote étaient tout aussi serrées, excepté dans la capitale où la droite devrait facilement conserver la mairie.

Les bureaux, sous observation de l'Organisation des Etats américains et de l'Union européenne, seront ouverts de 07H00 à 17H00 locales (13H00 à 23H00 GMT). Les premiers résultats sont attendus à partir de 22H30 locales (04H30 GMT lundi).

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