Sans surprise, la Réserve fédérale, dont les membres du comité de politique monétaire se réunissaient ce mardi, a maintenu inchangé sa politique monétaire. L?objectif des fonds fédéraux reste donc dans la fourchette de 0 à 0,25%. Mais alors que les intervenants s?interrogent sur la stratégie de la Fed à l?issue de l?Opération Twist, lancée en septembre dernier et consistant à allonger la maturité moyenne du portefeuille de titres de la banque centrale ? une opération qui sera bouclée fin juin -, les économistes et stratégistes se seront probablement davantage concentrés sur les éventuels amendements apportés au communiqué de la Fed. Pas d?indices à ce stade sur l?avenir des rachats d?actifs par la Fed.

En revanche, la Fed a adopté un ton légèrement plus optimiste lorsqu?il s?agit de décrire la situation économique des Etats-Unis. « Les conditions du marché du travail se sont encore améliorées : le taux de chômage a reculé notablement ces derniers mois », indique ainsi la Fed, qui précise toutefois que le taux reste élevé. Autre modification sensible du communiqué : les investissements des entreprises. Le 25 janvier dernier, la Fed soulignait un ralentissement dans la croissance de ces investissements. Aujourd?hui, Ben Bernanke et ses pairs soulignent la poursuite de leur progression.

L'immobilier toujours déprimé

La banque centrale ne peut pas en dire autant du marché immobilier, « toujours déprimé ». Quoi qu?il en soit, le scénario économique apparaît un peu plus positif : la Fed s?attend désormais à une croissance « modérée au cours des prochains trimestres », alors qu?elle n?espérait qu?une « croissance modeste » jusqu?alors. Quant au taux de chômage, il devrait baisser « progressivement » - et non plus « que progressivement » vers le niveau que la Fed estime être conforme avec son mandat.

Autre élément nouveau, qui pourrait être objet de division à l?avenir : l?inflation. La Fed souligne désormais la hausse des prix du pétrole, laquelle « devrait pousser temporairement à la hausse l?inflation ». Le communiqué de janvier n?évoquait pas les cours de l?or noir. Depuis le début de l?année, le WTI s?est en effet renchéri de plus de 8%.

Un vote dissident

Pour l?heure, la Fed a maintenu la phrase clé selon laquelle « elle anticipe actuellement que les conditions économiques devraient vraisemblablement justifier des taux exceptionnellement bas au moins jusqu?à fin 2014 ». Mais pour combien de temps encore ? Un seul de ses membres s?est opposé à cette décision : Jeffrey Lacker, qui ne fait justement pas cette anticipation selon laquelle les conditions économiques nécessiteront cette politique ultra-accommodante pour au moins 18 mois encore. Le même Jefrrey Lacker avait déjà un vote dissident lors de la réunion de janvier : mais à l?époque, il aurait préféré que le communiqué ne soit pas aussi descriptif sur cette période nécessitant des taux faibles.

Sur le marché des changes, ce communiqué a permis au dollar de conforter l?avance observée un peu plus tôt en séance. De 1,3110 pour 1 euro, le billet vert est en effet remonté à 1,3070. Quant aux indices boursiers, ils ont accéléré leur progression. A 20h15, l?indice S&P 500 affichait un gain de 1,6% à 1.393 points.